Les habitants de la ville de Markounda dans l’Ouham, au Nord du pays, sont plongés depuis ces derniers jours dans l’inquiétude suite à l’arrivée massive d’artisans miniers armés venus du Nigeria, du Niger et du Tchad.
La présence de ces hommes inquiète et crée la psychose au sein de la population. Pour les habitants de la ville, meurtris depuis des années par des exactions de la part des hommes en armes, la présence de ces artisans armés constitue une véritable inquiétude. Cette invasion est souvent liée aux problèmes de transhumance d’après plusieurs rapports des organisations œuvrant dans la région.
« Nous avions connu ce que nous appelons la transhumance. Les transhumants viennent toujours avec des armes. Par rapport à la découverte de gisements d’or, nous assistons à la présence de tchadiens, de nigérians et de nigériens qui sont à la recherche de mines d’or » a confirmé Seleman Achimen, Sous-préfet de Markounda.
Ce phénomène n’est pas du tout nouveau. Il s’ajoute au récurent problème de transhumance qui pose de sérieux tourments entre les éleveurs et les cultivateurs. La découverte de ces nombreux gisements aiguise l’appétit de plusieurs groupes de la région, pour la plupart venus du Sahel. Dans le passé, cette zone a connu la présence de plusieurs groupes armés ainsi que des éléments non-identifiés qui se sont dirigés vers une autre localité. Les intentions et les déterminations de ces hommes restent discrètes du fait de l’insécurité dans cette zone.
« Nous avions également connu la présence des groupes armés, notamment les séléka venus de Kaga-Bandoro, Batangafo et Kabo avant de continuer vers un chantier à Koki, localité située à 50 kilomètres de Markounda. Difficile d’avoir une idée exacte de ce qui se cache sous leurs tapis » s’est inquiété le Sous-préfet de Markounda.
Le Nord, le Nord-est et l’Est de la RCA connaissent fréquemment des infiltrations d’éléments incontrôlés dus à l’absence des services de l’Etat et à la présence persistante des groupes armés. Ce qui engendre la prolifération de toute sorte de trafics illicites. La question de la restauration de l’autorité de l’Etat est au centre de toutes les attentions. A quelques mois des élections générales de 2020-2021, les autorités préfectorales appellent les pouvoirs publics à doubler d’efforts en vue de la sécurisation des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire.