Les Etats membres de la Région des Grands Lacs veulent renforcer la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région. Ils ont ouvert leur 20e conférence sur les ressources naturelles ce 18 mars 2020 à Bangui. L’objectif est de priver les groupes armés de l’exploitation illégale de ces richesses considérées comme leurs sources stratégiques de financement.
Pour lutter efficacement contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, les 12 pays membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) ont initié un certificat appelé Certificat du CIRGL. Cette mesure coercitive intervient dans un contexte où chaque pays membre dispose chacun de sa certification.
Pour Zachary Muburi-Mutia, ambassadeur et secrétaire exécutif de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, le comportement des groupes armés est un manque à gagner pour les gouvernements en terme de mobilisation de revenus nécessaires pour le financement des actions de l’Etat d’où nécessité de disposer de ce certificat. Ce qui constitue un enjeu économique important pour l’Etat et un défi pour les forces négatives. » Les groupes armés se financent illégalement par l’exploitation illégale privant les gouvernements des Etats membres de la CIRGL, ces groupes armés causent l’instabilité et la déstabilisation. Alors, toutes ces initiatives visent à couper le lien entre l’exploitation illégale des ressources naturelles et le financement des groupes armés » a indiqué Zachary Muburi-Mutia souhaitant l’adhésion de la République Centrafricaine à cette certification. » C’est un appel pour la RCA pour qu’il mette en place toutes les exigences nécessaires pour pouvoir avoir le certificat de la CIRGL » a-t-il plaidé.
Pour Anick Mokolé, représentante de la RCA à la CIRGL, la RCA dispose déjà d’une certification nationale efficace, et que celle de la CIRGL est une valeur ajoutée. « Nous avons un cahier de traçabilité depuis l’exploitation jusqu’au niveau de bec d’or, mais avec la certification CIRGL, cela va doubler notre vigilance au niveau national et international pour voir si les minerais ne proviennent pas des forces non conventionnelles, » a soutenu cet ingénieur en géologie.
La certification sous régionale intervient après celle de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), et celui du processus de Kimberley qui vise exclusivement les minerais. En Centrafrique, une partie du pays est sous embargo du processus de Kimberley, car certaines zones sont sous contrôle des groupes armés.