Dépendant à grande partie des produits alimentaires venus de l’intérieur du pays, la ville de Bangui, en cette période de saison sèche, connait une carence en aliments de base. De la viande de bœuf en passant par le manioc, aliments les plus consommés, le constat et amer. Les prix ont flambé voire doublé sur le marché. Conséquence, la plupart de ménages de la capitale ne mangent pas à leur faim.
La ville de Bangui connait ces trois deniers mois, une flambée de prix sur tous les produits de première nécessité. Les produits de consommation tels que la viande de bœuf, le gibier, et le poisson ont vu leurs prix doublés à tel enseigne que plusieurs familles n’arrivent plus à manger convenablement. A cela, s’ajoute les légumes qui deviennent de plus en plus rares sur le marché. Suite à la flambée des prix et à la rareté de certains produits, des questions se posent sur les principales causes de cette pénurie.
Après des investigations faites par Radio Ndeke Luka sur quelques marchés de la capitale, les raisons sont partagées. Les revendeuses affirment que cette augmentation est anormale. Cependant, elles parlent de l’insuffisance d’eau en cette saison sèche qui pousse trop souvent les jardiniers à revoir les prix de vente à la hausse. Argument soutenu par les jardiniers eux-mêmes. Ils ajoutent en substance que l’insuffisance de semences sur le marché et le manque de moyens financiers les empêchent de produire en grande quantité pour satisfaire les besoins de la population.
» Il y a rupture d’eau mais pour la plupart des cas, les femmes nous embrouillent lorsqu’elles cherchent du poisson dans l’eau. Les semences sont un peu chers si bien que les jardiniers sont obligés d’augmenter les prix », a fait savoir un maraîcher estimant qu’il se pose un vrai problème de moyens de production.
« Si on pouvait nous fournir des motopompes ou chercher à mécaniser nos activités, on produirait davantage pendant la saison sèche pour les besoins de la population » a-t-il ajouté
Un autre aspect qui a également été soulevé par ces revendeuses, c’est l’achat des légumes à un prix élevé par les agents expatriés de la Minusca chez les maraîchers. « Le vrai problème auquel nous faisons face, c’est l’achat des légumes par les fonctionnaires de la Minusca. Au lieu de venir s’en procurer ici sur le marché, ils préfèrent les acheter à un prix élevé directement entre les mains des maraîchers, » a déploré une revendeuse expliquant que ce comportement est l’une des causes de la rareté et de l’augmentation du prix des légumes sur les marchés de la capitale.
Toutefois, l’une des principales raisons de cette pénurie demeure la faible production qui ne répond plus aux besoins de cette population qui s’accroît rapidement. Les initiatives doivent être prises par les pouvoirs publics pour accompagner ces petits producteurs.