Une vingtaine de membres des Forces Armées Centrafricaines issus de l’ancienne milice Anti-balaka ont été arrêtés ce samedi 28 mars 2020 par la gendarmerie nationale à Bangui. Ces porteurs de tenue ont été interpellés alors qu’ils étaient en réunion au domicile du ministre des Arts, de la Culture et du Tourisme, Dieudonné Ndomaté.
Selon Bérenger Ludovic Lamaka, Porte-parole du Mouvement Anti-balaka, l’arrestation de ces membres des FACA est intervenue ce samedi 28 mars aux environs de 9H du matin. Ils étaient en réunion en compagnie de trente autres personnes au domicile du ministre des Arts, de la Culture et du tourisme, Dieudonné Ndomaté à Galabadjia dans le 8e arrondissement de Bangui.
« Dans le cadre de l’accord de paix du 6 février entre le gouvernement et les groupes armés, il était question de voir la situation des grades des éléments des groupes armés ayant intégré le rang des Forces armées centrafricaines. C’est dans ce cadre là qu’une grande réunion s’est tenue ce matin sous la supervision du ministre Dieudonné Ndomaté, un des leaders du mouvement Anti-balaka. A notre grande surprise, la gendarmerie et la police ont encerclé le domicile du ministre et ont mis la main sur une vingtaine d’éléments FACA qui assistaient à la réunion » a déploré Bérenger Ludovic Lamaka expliquant qu’il s’agissait de voir comment harmoniser les grades et présenter la liste définitive aux concernés avant de la soumettre au gouvernement.
A en croire le porte-parole du mouvement Anti-balaka, les personnes interpellées sont soupçonnées par les autorités de Bangui de conspiration contre le pouvoir de l’Etat.
« Les accuser de coup d’Etat, les arrêter manu militari? On tient une réunion de coup d’état vers 9H, 10H du matin?…non non! » s’est exclamé M. Lamaka. Le mouvement qui dénonce une arrestation « non justifiée » demande « la libération immédiate » des militaires arrêtés.
Pour l’instant, le ministère de la sécurité publique n’a pas encore communiqué sur cette opération visant le domicile d’un membre du gouvernement. Selon certaines sources proches des forces de sécurité, les militaires arrêtés seraient conduits au Camp de Roux, non loin de la présidence centrafricaine.
Début mars 2020, l’Etat Major des Armées avait mis en garde contre la participation des militaires à des réunions à caractère politique et/ou visant à troubler l’ordre public.