Plus d’un mois après l’entrée dans la ville de Markounda, d’artisans miniers armés venus du Nigeria, du Niger et du Tchad, les habitants du village Ndifa dans la préfecture de la Vakaga sont, à leur tour, plongés ces derniers jours dans la psychose après l’entrée dans la localité de miliciens soudanais. Cette situation à tout de même crée la panique au sein de la population, déjà durement affectée par les récents conflits armés et ethniques.
La préfecture de la Vakaga dans l’extrême Nord de la République centrafricaine, connait ces dernières années l’invasion de plusieurs groupes armés venus de l’extérieur. Ces incursions sont générées par l’instabilité dans les zones du Nord et du Nord-est du pays. Le dernier cas est signalé dans la préfecture de la Vakaga, plus précisément au Village Ndiffa à 170 km de Birao, dans le Poste de Contrôle Administratif (PCA) de Ouandja où la localité est plongée dans une psychose générale. Cette situation fait suite à l’irruption dans le village, le 29 mars 2020, de 36 véhicules transportant environ 700 hommes d’ethnie Misseria et de milices Dam Alserie du Soudan. Ces hommes lourdement armés, selon des sources locales, voulaient venger la mort de leurs proches, tués dans des combats le 27 mars, c’est-à-dire 2 jours plutôt. Cela a paniqué la population de Ndifa et celles des villages voisins.
Pour les habitants, déjà meurtris par des récurrents combats entre les groupes armés, sur fond de tension ethnique, la présence de ces hommes armés constitue un véritable sujet d’inquiétude. Depuis leur arrivée, l’on assiste à une forte mobilisation des hommes du village, qui se préparent à une éventuelle agression.
« Pour les femmes, enfants et personnes vulnérables qui ne savent à quel saint se vouer, c’est la grande inquiétude », a relevé Ramadan Abdel Kader, le correspondant de Radio Ndeke Luka à Birao.
La Minusca, en mission dans le secteur, a regroupé ces personnes vulnérables dans une école de la localité afin d’assurer leur protection. En substance, la mission onusienne a demandé à ces hommes de quitter immédiatement la zone. En effet, ces déplacées ne bénéficient d’aucune assistance sanitaire ou humanitaire et se trouvent dans une condition de vie déplorable. Ils appellent les organisations humanitaires à leur venir en aide.
L’origine des faits remonte à l’assassinat par les « arabes » de Bria, le 27 mars 2020, du général ex séléka de l’ethnie Goula Aubin Issa Issaka, Directeur de la sécurité présidentielle sous le régime de Michel Djotodia. En représailles, des combattants Goula ont assassiné quatre « arabes ». Depuis ces séries de meurtre, les cas d’assassinat et d’enlèvements sont récurrents dans la région. Les habitants pris au piège, appellent les pouvoirs publics à déployer très rapidement les Forces armées centrafricaines (FACA) pour stabiliser cette partie du pays. Le Nord, le Nord-est et l’Est de la République centrafricaine connaissent fréquemment des infiltrations d’éléments armés incontrôlés dus à l’absence des services de l’Etat et à la porosité des frontières.