La crise sécuritaire qui affecte la République centrafricaine depuis fin 2012 continue de faire des victimes parmi les populations civiles. Plus d’une année après la signature de l’accord politique pour la paix et la réconciliation entre le gouvernement et les 14 groupes armés du pays, plusieurs localités du nord, du nord-est voire du centre continuent de subir les violences des hommes en armes. La dernière en date est l’assassinat par ces hommes, de trois chefs de village à la périphérie de Paoua dans l’Ouham Pendé.
Comme à l’accoutumée, ce sont les populations civiles qui subissent directement ces violences à travers des attaques «ciblées et disproportionnées». Cette zone, contrôlée à majorité par le groupe armé 3R d’Abbas Sidiki, a enregistré ces derniers temps, la mort de trois chefs de village, assassinés froidement dans la Sous-préfecture de Paoua.
Ces exactions perpétrées entre le 22 mars et le 03 avril 2020, ont été dénoncées par le collectif des députés de la localité qui, par la suite, pointe du doigt les éleveurs armés qui sévissent dans la zone. Plusieurs personnes ont également été blessées au cours de ces attaques. Certains bénéficient encore des soins à l’hôpital de Paoua. Par ailleurs, ces Elus de la nation affirment que des appels à la rescousse ont été lancés plusieurs fois au gouvernement et à la Minusca afin de venir en aide à la population. Au cours de leur forfait, des effets personnels ainsi que d’autres biens appartenant à des particuliers ont été emportés. La population, par crainte de nouvelles attaques, s’est retranchée en brousse. Sauf qu’avec l’arrivée des pluies, les autorités locales craignent le sort de ces familles apeurées.
« J’avais écrit au gouvernement et à tous les parents qui sont loin de la circonscription pour annoncer le décès de ces trois chefs de village, assassinés un grand matin entre le 22 mars et le 03 avril 2020. Plusieurs blessés sont encore à l’hôpital de Paoua, quelques uns son guéris » explique Emmanuel Mamia, député de Paoua 5, ajoutant que « Ces assaillants sont repartis en brousse. S’il y avait une possibilité de le faire, les parents qui sont encore au champ pourraient donner la position de ces assaillants »
Les zones du nord-ouest, contrôlées à grande partie par les hommes armés de 3R et qui subissent régulièrement les difficultés de transhumance, demeurent dans l’insécurité. Après le désarmement de quelques groupes armés de la zone, une attention doit être portée sur le déploiement des Forces de défenses intérieures pour restaurer la quiétude des populations locales.