La crise sanitaire engendrée par la pandémie de Covid-19 continue d’endeuiller le monde. L’Afrique, continent encore moins touché, prépare à sa manière sa riposte face à ce fléau. La République centrafricaine, à l’instar des autres nations, a procédé également à la mise en place des mesures préventives pour empêcher la propagation de cette pandémie. Cependant, ces initiatives prescrites ne sont pas scrupuleusement observées par de nombreux habitants.
Plus de deux semaines après l’annonce du président de la République, Professeur Faustin Archange Touadéra, portant sur les mesures de restriction et prévention face à la crise sanitaire mondiale de Covid-19, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer la non-observation par certaines personnes des dispositions requises. Quelques jours après le déploiement des forces de l’ordre sur les grandes artères de la capitale afin de faire appliquer les consignes mises en place, le bilan demeure insuffisant. Suite à cela, le Conseil national de l’Ordre des médecins dénonce le non-respect de ces mesures. Cependant, il félicite et encourage les autorités centrafricaines pour les différentes mesures complémentaires prises dans l’optique d’empêcher la propagation du virus.
Dans un communiqué rendu public le 10 avril 2020, le Conseil national de l’Ordre des médecins chirurgiens dentistes et pharmaciens déplore le non-respect des mesures barrières. Il déplore le fait que « certains propriétaires de buvettes continuent de vendre de la boisson en cachette. Les transports en commun ne respectent les nombres de passagers fixés que dans la matinée. Dans la soirée, les bus et taxis sont régulièrement bondés. La fréquentation massive des marchés est encore visible. Quant à la suspension temporaire des cultes, certaines personnes s’entêtent en organisant des cellules de prières à domicile dans certains quartiers ».
Face à cette situation, le Conseil national de l’Ordre des médecins propose la sensibilisation de proximité afin d’attirer l’attention de la population sur le danger de cette pandémie. Il demande également aux autorités de rendre « obligatoire le port des masques dans les lieux publics ». Il suggère la fabrication locale ou artisanale des masques de protection et de faire en sorte qu’il y ait moins de rassemblement dans les marchés. Il souhaite aussi que le gouvernement prenne une décision pour limiter les déplacements non essentiels de la population.
Dans ce même communiqué, le Conseil national de l’Ordre des médecins dénonce le manque de moyens de réanimation en qualité et quantité suffisante dans les hôpitaux. A cela s’ajoute l’insuffisance de matériels adéquats de protection du personnel soignant et de locaux adaptés pour accueillir les patients du coronavirus. Cette organisation encourage par ailleurs les autorités à veiller davantage sur les mesures de protection.