Installés début novembre 2019 sur la propriété privée des Delacour dans la commune de Bimbo, les sinistrés des inondations d’octobre-novembre de l’an dernier craignent une nouvelle catastrophe humanitaire. En l’absence de mesures conséquentes contre le Covid-19, les occupants du site de Delacour disent craindre le risque de la propagation du virus sur ledit site.
Près d’un mois après la mise en place des mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19 en République centrafricaine, plusieurs entités de la société ne bénéficient toujours pas des notions essentielles pour prévenir cette contagion. Sur le site de déplacés de Delacour dans la commune de Bimbo, occupé par les victimes des dernières inondations de 2019, l’inquiétude monte au sein des sinistrés. Ils craignent le risque de contamination au Covid-19 en raison du non respect des gestes barrières par certains occupants. Face à cela, ils appellent les pouvoirs publics à l’aide pour une vaste sensibilisation.
En effet, plus de six mois après la décrue des eaux, plusieurs familles continuent de vivre dans ce camp de fortune. En plus des conditions de vie très difficiles, la pandémie de coronavirus vient perturber davantage le quotidien des familles. En parcourant les différents pavillons, l’on peut observer quelques seaux d’eau installés en nombre insuffisant. Le besoin humanitaire dans ce contexte de lutte contre le coronavirus reste énorme pour ces familles.
» Je demande au gouvernement et aux organisations non-gouvernementales de nous apporter des moyens de prévention pour nous aider à éviter ce fléau. Si la maladie atteint toutes ses familles, il y aura beaucoup de cas du fait de la présence énorme des enfants » s’inquiète Flora Yala, présidente du site des déplacés de Delacour.
Pour les responsables de l’ONG humanitaire « Action contre la Faim » qui appuie ces sinistrés, au moins 288 ménages, soit 1440 personnes ont besoin de sensibilisation d’urgence contre le Covid-19. Pour obtenir des résultats encourageants, cette organisation humanitaire a mis en place une cellule pour apprendre aux enfants les règles élémentaires d’hygiène.
Se sentant vulnérables face à cette pandémie, les déplacés multiplient les appels à l’aide à l’endroit du gouvernement et de ses partenaires au développement.
« Nous demandons au gouvernement et aux partenaires de nous venir en aide. Sur le site de Delacour, on a rien qui puisse nous protéger contre la pandémie de coronavirus. Nous mettons en pratique ce que nous apprenons à la radio. Nous faisons également ce que nous pouvons pour sensibiliser les enfants sur les enjeux de cette maladie » a lancé Valentin, l’un des déplacés.
La plupart de ces sinistrés ont perdu tous leurs biens dans les inondations de l’année dernière. Ils manquent d’assistance de la part des pouvoirs publics. Cependant, ils rappellent aux autorités leurs conditions de vie qui pourraient davantage se dégrader avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19.