Aussitôt annoncée, la décision gouvernementale interdisant temporairement le transport des passagers est mise en application ce 28 avril 2020 dans la Nana Mambéré. En effet, le transport des passagers sur les axes Bouar-Béloko et Bouar-Bangui est provisoirement suspendu afin de contrer la propagation du Covid-19 par voie terrestre depuis le Cameroun.
Dans l’optique de combattre efficacement la pandémie de Covid-19, le gouvernement centrafricain passe à la vitesse supérieure. Suite à un arrêté conjoint, ministère des transports et de l’Aviation civile et ministère de l’Intérieur, chargé de la sécurité publique, le transport de passagers par tout moyen quelconque (bus, mototaxis, autocars, taxis, véhicules particuliers) est provisoirement suspendu sur l’axe Béloko-Bouar pour un délai d’un mois, renouvelable si nécessaire. Tandis que, le transport de passagers sur l’axe Bouar-Bangui ou Bangui-Bouar est interrompu pour une durée de 21 jours. Suite à cela, plusieurs véhicules de transports en commun sont bloqués à Bouar tout comme à Béloko. Malgré l’indignation de certains passagers, les autorités administratives locales n’entendent pas faillir à cette mission de lutte contre la propagation du Covid-19 par voie terrestre.
C’est une surprise pour les uns, mais une mesure attendue pour les autres. Depuis le mardi 28 avril 2020, la circulation des véhicules et autres moyens de transports de passagers est provisoirement suspendue sur les axes Bouar-Béloko, Bouar- Bangui, principale voie de ravitaillement du pays depuis le Cameroun. Pour appliquer cette mesure qui doit durer au moins 1 mois, les forces de défense et de sécurité sont déployées sur chaque barrière longeant cette voie. Les autorités locales administratives de la Nana-Mambéré tiennent à la stricte observation de cette mesure.
« En tant que premier citoyen de la ville de Bouar, nous allons veiller dessus pour mettre la barrière en renforçant les mesures de sécurité de façon que, le transport des personnes puisse être suspendu comme il a été dit. Et nous allons y veiller » martèle Dieu-béni Massina, président de la Délégation spéciale de la ville de Bouar.
Même si cette mesure est justifiée, en raison de la montée du nombre de personnes contaminées ces derniers jours par voie terrestre depuis le Cameroun, certains passagers et transporteurs craignent des répercussions sur les prix de produits de première nécessité.
« Le texte est juste. Le gouvernement a voulu que la population centrafricaine soit à l’abri de cette pandémie. Donc, on ne peut pas contredire ce décret. Le gouvernement doit permettre au chauffeur et son apprenti d’aller chercher les marchandises pour secourir les populations » soutient Blaise Fayama, délégué des transporteurs de la Nana Mambéré.
A ce jour, aucun cas de contaminations au Covid-19 n’est encore officiellement détectée à Bouar. Cependant, des inquiétudes planent sur cette ville, susceptible d’abriter de potentiels malades, donc, un probable foyer de contamination en raison de sa proximité et de ses contacts permanents avec le Cameroun, un des pays les plus touchés de l’Afrique Centrale.