Les dispositions sanitaires mises en place par les autorités centrafricaines, en vue de freiner la propagation du coronavirus, sont indispensables quant à la circonspection de la maladie. Si ces mesures barrières s’avèrent efficaces pour la prévention, elles causent énormément de dommages sur l’économique du pays.
Plus d’un mois après la mise en place des dispositions gouvernementales, afin de prévenir la pandémie de coronavirus en République centrafricaine, les conséquences néfastes se font sentir sur l’activité économique du pays. Les entreprises, pour la plupart privées, subissent de plein fouet les effets de ces mesures édictées.
Mise en place le 26 mars 2020, par le gouvernement, après une allocution du président de la République, ces dispositions qui visent l’interdiction de rassemblement de plus de 15 personnes, la distanciation d’un mètre entre les personnes, la fermeture temporaire des frontières nationales, des établissements d’enseignement publics et privés, des bars-dancing, des débits de boissons et des boites de nuit, impactent les revenus des entreprises qui ont, majoritairement, une clientèle étrangère.
Le tourisme est le secteur le plus touché par les effets économiques de cette pandémie. Les hôtels dont la clientèle est majoritairement constituée d’étrangers traversent une situation difficile. Presque partout, le taux d’occupation est très faible. Les recettes ont sensiblement baissé. Pour survivre, certains établissements ont décidé de réduire leur personnel afin de faire face à cette baisse d’activités.
« Nous avons trois niveaux. Pour le moment, c’est seulement les chambres du premier niveau qui sont occupées. Les clients ont peur de venir dans les hôtels et de plus, les frontières sont fermées; ce qui ne favorise pas la venue des étrangers. Nos recettes ont vraiment chuté et nous avons mis en chômage la moitié de notre équipe » déplore Flora Grengbabo, gestionnaire de l’hôtel du Peuple, dans le 4ème arrondissement de Bangui.
D’autres secteurs d’activités sont également touchés par les effets de cette crise. Le centre artisanal qui regroupe les grands marchands d’objets culturels, traverse aussi cette galère. Les articles de décoration, les objets de mariage, les bijoux ne sont plus achetés comme auparavant. Situation qui inquiète énormément les commerçants de cette galerie.
« Il n’y a pas de clients, parce que notre clientèle est généralement étrangère. Maintenant, avec l’application des mesures, il est difficile dans cette condition de se faire des sous. Il y a la mévente. Nous ne pouvons pas, en une semaine, avoir cinq mille francs Cfa » regrette Bruno Kpobé, expert artisanal.
Du côté des débits de boissons, bars dancings et boites de nuit, c’est le chaos technique. Les activités étant complètement à l’arrêt, les recettes ne rentrent pas. Presque tout le personnel est au chômage. Le secteur de l’éducation est aussi affecté, notamment les établissements privés qui, pour la plupart, sont des entreprises qui vivent au jour le jour.
« Quand l’école ne fonctionne pas, aucun parent se présente pour payer les frais d’écolage. On ne peut payer le personnel que lorsque nous avons de l’argent » a fait savoir Samson Nézir Véto promoteur du Complexe scolaire évangélique Siloé.
Face à cette situation, les petites et moyennes entreprises (PME) attendent du gouvernement des mesures d’accompagnement en cette période de crise. En attendant, beaucoup misent sur la suppression des impôts de ce trimestre.