En République centrafricaine, près de deux mois après la mise en place des mesures de restriction en lien à la pandémie de Covid-19, les prix des denrées alimentaires continuent de flamber sur les marchés. Même si les prix de certains produits locaux ont tendance à se stabiliser vers la fin du mois d’avril, il reste beaucoup à faire pour contenir l’inflation.
L’Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales (ICASES), suite à la dernière enquête réalisée du 13 avril au 2 mai 2020, révèle une légère stabilité sur les prix de denrées alimentaires sur les marchés de Bangui. Il note que les prix des produits locaux sont stables, tandis que le prix de la viande de bœuf et de certaines marchandises importées sont toujours en hausse suite à la fermeture des frontières.
Près de deux mois après la fermeture partielle de la frontière avec le Cameroun dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, le flux des véhicules de transport en commun a diminué, passant de 220 à 114 camions par convoi, selon l’ICASES. Les statisticiens craignent une spéculation rapide et généralisée des prix dans les prochains jours.
« Dans l’ensemble, les produits ont tendance à baisser par rapport à la situation d’il y a 2 semaines. Le prix au kilo de la viande de bœuf continue d’augmenter. Le prix du transport urbain est resté stable; le taxi est à 250 francs, le bus à 200 francs. L’augmentation qui était dans l’ordre de 67% pour les taxis et 60 % pour les bus demeure » note Blaise Bienvenu Ali, Directeur général de l’ICASES.
Les marchés de provinces sont également touchés. Le prix des produits alimentaires tels que le manioc, le haricot, le riz et l’arachide ont connu une hausse respective de 36, 27 et 25 %. Face à cette situation, l’Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales propose quelques solutions aux autorités.
« Nous ne pouvons qu’appeler les autorités à veiller sur la fluidité du transport entre Garoua-Boulaï et Bangui ainsi que la frontière entre la République démocratique du Congo et Bangui. On a bon espoir qu’avec les actions conjuguées de nos autorités, le trafic sera fluide dans les jours à venir » propose Blaise Bienvenu Ali.
Le gouvernement et ses partenaires sont appelés à surveiller la situation des marchés car la progression rapide du coronavirus pourrait, selon l’ICASES, être fatale sur le prix des denrées alimentaires. Ces différentes statistiques ont été réalisées grâce à l’appui technique de la Banque Mondiale et du Programme Alimentaire Mondiale.