La situation sécuritaire dans les régions du Nord de la République centrafricaine demeure préoccupante eu égard à la recrudescence d’attaques de la part des hommes en armes. Cette situation qui, malheureusement affecte les populations civiles, freine l’essor de plusieurs localités en proie aux violences. A Nana-Bakassa dans la préfecture de l’Ouham, les habitants se disent exaspérés par les exactions perpétrées par des éleveurs armés.
Située à 62 kilomètres, au nord de la ville de Bossangoa, la localité de Nana-Bakassa subit depuis plus de cinq mois, les violences de la part d’hommes en armes. Dans cette localité, il est difficile pour les habitants de vaquer librement à leurs occupations voire d’aller au champ, de peur d’être violentés par les éleveurs transhumants. Ils se plaignent régulièrement du comportement des éleveurs « Mbororo » qui, pour paître leurs troupeaux, détruisent les plantations et ensuite, mettent le feu au reste des récoltes.
« Dans les champs, nous sommes quotidiennement pourchassés. Nous n’avons pas le temps de travailler et si on ne se fait pas hommes, on risque d’être torturés, voire tués » s’est plaint Pamphile, un habitant de la ville.
Un coup dur pour les femmes qui, pour se procurer des fagots et feuilles de manioc, l’aliment le plus prisé de la région, doivent se lever aux premiers chants de coq pour revenir avant le lever du soleil. Ceci pour éviter d’être surprises par ces transhumants.
Un enfer pour d’autres habitants qui voient leur vie menacée au quotidien. A titre d’exemple, le jeudi 07 mai 2020, un homme a été froidement abattu par balles et coups de flèches par ces éleveurs. Son corps a été retrouvé non loin de la base locale de la Minusca. Une situation qui ne laisse pas indifférentes les femmes de la localité qui se sont mobilisées la semaine dernière dans une marche pour exiger le retrait de ces éleveurs de leurs plantations.
« C’est un véritable calvaire » affirme la Conseillère municipale de la localité, qui demande au Gouvernement d’ouvrir l’œil sur la Sous-préfecture de Nana-Bakassa.
Si rien n’est fait, la localité de Nana-Bakassa risque de sombrer dans la famine et la pénurie de semences l’année prochaine. Les habitants appellent les autorités du pays de leur venir en aide.