Les régions du Nord et du Nord-est de la République centrafricaine sont toujours en proie à l’instabilité due à la présence d’hommes armés. La préfecture de l’Ouham n’est pas à l’abri de cette situation. Le lundi 25 mai 2020, six agents de l’ONG humanitaire DRC ont été kidnappés à Batangafo par des peulhs armés.
La situation sécuritaire dans les régions du Nord et du Nord-est de la République centrafricaine demeure préoccupante. Les habitants de ces régions, pour la plupart cultivateurs et éleveurs vivent dans la psychose du fait de la présence des hommes en armes. Le lundi 25 mai 2020, six (6) agents de l’ONG Danish Refugee Council (DRC) ont été kidnappés à la périphérie de Batangafo, dans la préfecture de l’Ouham par des peulhs armés. Ces employés de l’ONG DRC partaient rémunérer les travailleurs journaliers de cette organisation humanitaire sur l’axe Kabo. Les ravisseurs exigent la libération de 3 enfants peulhs, retenu en otage la semaine d’avant par des Antibalaka au cours d’un affrontement avec des bergers tchadiens armés non loin de Bouca. Ces enfants peulhs accompagnaient des bergers tchadiens venus paître leurs troupeaux dans la localité. Et comme d’habitude, des tensions fréquentes entre agriculteurs et éleveurs en cette période de transhumance, des combats ont opposé ces bergers aux Antibalaka agriculteurs sur la route menant à Bouca. Les négociations sont restées vaines pour la libération des ces enfants.
« Je confirme qu’il y a kidnapping de six personnes dont trois femmes, travaillant pour l’ONG humanitaire DRC. Les ravisseurs de ce kidnapping sont bel et bien des éleveurs peulhs, qui ont agi en représailles suite à la détention des bergers à Bouca. Les relations entre les agriculteurs et les éleveurs sont tendues eu égard au couloir de transhumance entre les villes de Kabo, Batangafo, Bouca, et Damara » a affirmé Evrard Lamine, Sous-préfet de Batangafo.
La nouvelle du kidnapping a amené les Organisations humanitaires œuvrant dans la zone, à suspendre leurs activités à Batangafo, malgré l’énorme dépendance de cette ville à l’assistance humanitaire.
Cet enlèvement vient ainsi amplifier l’inquiétude de la population civile qui, de jour en jour, est terrorisée par des éleveurs armés qui font paître leurs troupeaux dans les plantations.