Trois semaines après le retour de Sidiki Abbas dans le maquis, son mouvement 3R brise le silence. Dans une déclaration dont Radio Ndeke Luka a reçu copie, ce groupe armé signataire de l’accord de paix du 6 février 2019, dénonce des menaces de mort contre son chef. Ce qui, selon le groupe armé, justifie le retrait de Sidiki Abbas de la ville de Bouar.
Dans une déclaration signée du leader des 3R, Sidiki Abbas, le 29 mai 2020 à Besson dans la préfecture de la Nana-Mambéré, le mouvement affirme que son chef s’est retiré de la ville de Bouar en raison de « terribles menaces de mort » dont il a fait l’objet de la part des agents de renseignements et de la sécurité présidentielle. Menaces qui, selon son mouvement, ont été proférées en présence du ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzé Linguissara.
« Ces menaces de mort dont j’ai été victime m’ont poussées à prendre la décision de partir, contrairement aux allégations mensongères développées devant les élus de la Nation, tendant à faire croire que je serais parti sur pression de certaines personnalités parlant la même langue que moi », a affirmé Sidiki Abbas s’interrogeant « comment le ministre de la Sécurité a-t-il su ce que je disais au téléphone, dans ma langue alors que lui-même ne comprend pas cette langue? A-t-il mis mon téléphone sur écoute? »
Malgré son retour dans le maquis, le chef de 3R affirme être toujours attaché à l’Accord de paix du 6 février 2019, même s’il déplore sa collaboration avec l’entourage du Président Touadéra, dont le chef du gouvernement Firmin Ngrébada.
« C’est le cas du Premier ministre qui, par son orgueil et son arrogance, met en avant ses propres intérêts égoïstes refusant délibérément de communiquer avec les responsables des groupes armés… » a déploré Sidiki Abbas.
Le chef du mouvement 3R a fait son retour dans le maquis après s’être extirpé du cortège du ministre de la sécurité publique, Général Henri Wanzé Linguissara, le 13 mai 2020 alors qu’ils étaient en mission à Baboua, dans la Nana-Mambéré. Cette sortie médiatique vient ainsi contredire certains propos tenus par le gouvernement lors d’une interpellation devant les élus de la Nation le 20 mai 2020.