Arrêtés en octobre 2019 au sud du Tchad, proche de la frontière centrafricaine, Martin Koumtamandji alias Abdoulaye Miskine et trois de ses compagnons sont détenus depuis plusieurs mois dans la capitale tchadienne. Placé sous mandat de dépôt au Tchad, le chef rebelle centrafricain ne sera pas extradé vers la Centrafrique, suite à l’opposition du Tchad. Toutefois, les autorités judiciaires centrafricaines indiquent qu’elles ne mettront pas fin à la poursuite déjà déclenchée par la RCA.
Suite à son arrestation en octobre 2019 à Tissi, dans le Sud-est du Tchad, Martin Koumtamandji alias Abdoulaye Miskine, leader du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), ne sera pas extradé vers la République centrafricaine. Accusé d’avoir commis des crimes sur le sol tchadien, le chef rebelle, placé sous mandat de dépôt et incarcéré à N’Djamena doit devoir répondre des crimes présumés qu’il aurait commis sur le sol Tchadien, car reconnu comme citoyen tchadien par les autorités du Tchad.
En substance, le Tchad a opposé une fin de non recevoir à la demande des autorités centrafricaines qui, il y a quelques mois, sollicitaient l’extradition de Abdoulaye Miskine. Selon les autorités tchadiennes, le présumé est un ressortissant tchadien qui a commis des infractions au Tchad. Et face à cette situation, il ne peut être extradé vers un autre pays avant qu’il ne soit jugé. Par ailleurs, les responsables judiciaires du Tchad affirment qu’une information judiciaire a été ouverte après son déferrement devant le parquet.
« Les autorités judiciaires tchadiennes nous ont opposé une fin de non-recevoir, soutenant que Abdoulaye Miskine est un sujet tchadien qui a commis des crimes sur le territoire tchadien. Et donc de ce fait, elles ne peuvent l’extrader avant qu’il ne soit jugé. C’est suite à cela, qu’il a été déféré devant le parquet et le parquet a décidé de l’ouverture d’une information judiciaire » affirme Alain Gbazialé, Directeur général des services judiciaires.
Pour les autorités centrafricaines, déterminées à mettre la main sur le chef rebelle, même s’il est jugé au Tchad, cela ne mettra pas fin à la poursuite judiciaire déjà déclenchée par la République centrafricaine.
« Abdoulaye Miskine va être jugé au Tchad pour les faits commis au Tchad. Mais pour les faits commis sur le territoire centrafricain, il reste poursuivi par les autorités judiciaires centrafricaines. Cela veut dire que s’il venait à être condamné au Tchad, à l’issue de sa peine, s’il se retrouve sur le sol centrafricain, il sera appréhendé pour répondre de ses actes devant les instances judiciaires centrafricaines » a ajouté Alain Gbazialé.
Abdoulaye Miskine, chef rebelle et leader du groupe armé FDPC fait l’objet d’un mandat d’arrêt décerné par le juge d’instruction le 5 août 2019. Il est soupçonné pour multiples infractions, notamment, association de malfaiteurs, crimes contre l’humanité, rébellion et vols qualifiés.