La situation humanitaire demeure très préoccupante à Kaga Bandoro, une des villes de la République centrafricaine qui regorge encore un nombre important de déplacés internes. En plus des conditions de logement très dégradantes, la malnutrition et les maladies déciment sur les sites où sont campées ces personnes qui ont fui les violences. Pierre Nino Angoua, un ressortissant de la localité appelle à l’aide.
L’espoir était grand de voir le bout du tunnel après la signature de l’accord de paix entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes du pays le 6 février 2019. Cependant, la réalité en est bien le contraire. Malgré la présence des casques bleus de la Minusca et des forces nationales à Kaga Bandoro, la ville en partie contrôlée par les hommes armés, est loin de retrouver la stabilité au niveau sécuritaire. Cette dégradation du tissu sécuritaire renforcé par les braquages et assassinat ciblés, a enfoncé davantage la situation humanitaire, surtout, sur les sites des déplacés internes.
Le site Lazaret situé non loin de la base de la Minusca est le plus affecté du fait de sa dévastation à plusieurs reprises par des incendies. Les quelques huit mille (8000) occupants manquent en ce moment de tout et s’éteignent à petit feu. L’inquiétude est d’autant plus renforcée avec la saison des pluies et la pandémie de Covid-19 dont quelques cas positifs sont déclarés à Kaga Bandoro. Cette situation alerte les ressortissant de cette localité Pierre Nino Angoua.
« Le site enregistre 2000 ménages pour 8000 personnes. C’est inconcevable avec les mesures barrières qui s’imposent pour éviter le coronavirus. Pis encore, la pluie arrive et les déplacés sont dans des conditions précaires. Nous pensons qu’il est urgent que les autorités prennent des mesures nécessaires pour sauver des vies de ces compatriotes » a-t-il lancé.
En dépit de multiples appels lancés par les ressortissants de Kaga Bandoro en faveur des personnes en détresse de cette ville, aucune réponse satisfaisante n’est apportée en dehors des promesses d’aide faites ça et là.
« Nous avons lancé plusieurs appels à l’aide, mais tout cela demeure sans suite favorable. Si vous voyez la situation de vieilles personnes sur ces sites, vraiment c’est déplorable. Nous appelons le gouvernement à vite agir pour soulager la souffrance de ces personnes en détresse » a insisté Pierre Nino Angoua.
La précarité de la situation humanitaire sur les sites des déplacés à Kaga Bandoro a déjà occasionné la mort de près d’une dizaine de personnes sur le site Lazaret. Selon des sources locales, ces personnes seraient décédées faute d’une bonne alimentation et de soins de santé primaires. La saison de pluie risque d’empirer la situation si rien est fait d’urgence, surtout, que plusieurs organisations humanitaires internationales ont quitté la localité à la suite d’agressions des hommes armés.