Ismaïla Nimaga, ambassadeur centrafricain au Royaume du Maroc s’est éteint le samedi 20 juin à Bangui de suites d’une courte maladie, à l’âge de 75 ans. Mais qui est cet homme au parcours exceptionnel dont la mort émeut la République et le milieu diplomatique ?
Né le 19 décembre 1944 dans le faubourg de Bangassou, il est le symbole d’intégration et de l’hospitalité centrafricaine. Fils de Mamadou Nimaga, un centrafricaine d’origine malienne et de Khadidjia Chérif, originaire du Tchad, Ismaïla Nimaga fut un personnage au charisme qui lui est particulier.
Après ses études en Centrafrique, il a suivi une formation de police aux Etats-Unis d’Amérique. L’un des meilleurs de sa promotion, l’homme a su se démarquer avec une vie pleine d’expériences et de succès parfois inégalable dans son pays.
Pilote, son efficacité n’a pas laissé indifférent Jean-Bedel Bokassa qui lui confia des missions spéciales, entre autre, le rapt de Bambote Makombo, un écrivain centrafricain à la plume hostile contre le régime d’alors.
Outre sa capacité à bien remplir sa mission, il entra très vite dans l’univers diplomatique comme ambassadeur en Irak en 1980. Directeur général du protocole d’Etat sous le général Kolingba, il a été un cadre exemplaire. Après un bref passage à la tête du département de l’Administration du territoire, Ange Félix Patassé le nomma Ambassadeur au Royaume Chérifien, poste qu’il occupait jusqu’à sa mort.
Doyen des ambassadeurs et artisan d’une coopération agissante de son pays avec le Maroc, sa disparition est un grand vide. Mais s’il est difficile de s’accorder sur une chose, les centrafricains s’accordent au moins sur les loyaux services rendus par Ismaïla Nimaga à la Nation.