Peu après le vote de loi portant organisation et fonctionnement de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) ce 7 juillet 2020 à Bangui, le chef de file de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé accuse le pouvoir de corruption de certains députés. Il dénonce un gaspillage de fonds qui aurait servi au renforcement de la lutte contre le Covid-19.
Dans ses griefs contre le pouvoir de Bangui, le chef de file de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé avance des chiffres dans l’ordre de 86 millions de FCFA pour acheter la conscience des élus à voter en faveur du texte de loi proposé par le gouvernement.
Le numéro 1 de l’opposition en Centrafrique et député de Bocaranga se réjouit de la maturité de ses collègues qui ont voté contre malgré qu’ils aient reçu de l’argent du gouvernement.
« Je pense que ces élus là, ont eu un sursaut patriotique et citoyen. Peu importe qu’ils aient pris de l’argent. C’est de l’argent volé ! Mais moi, c’est ce que je dis toujours, lorsqu’on paye des impôts et lorsqu’on prend votre propre argent pour vous donner, vous prenez, et faites votre devoir de citoyen. Les députés ont fait leur devoir de citoyen » se félicite M. Dologuélé
Anicet Georges Dologuélé fustige l’approche visant à acheter 86 députés.
« On m’a parlé de 86 députés en raison de 1 million chacun. Mais, 86 millions c’est beaucoup, alors qu’un respirateur est dans l’ordre de 15 millions. Avec cette somme, on peut en acheter combien ? » S’interroge-t-il.
Outre cette situation, le député de Bocaranga tacle le pouvoir de Bangui qui n’utilise pas selon lui, l’argent de l’Etat en faveur des choses prioritaires pour le pays.
« Le pouvoir peut utiliser cet argent pour sauver des millions de vie, mais on l’utilise pour des châteaux qui poussent un peu partout, les jeunes filles qui viennent je ne sais d’où, avec des belles voitures et à moindre vote, on sort de l’argent et on cite des noms » ironise-t-il.
Plusieurs fois, les élus sont cités dans les affaires d’achats de conscience avant, pendant et après un vote. Ce prétendu scandale de corruption entame davantage l’image de cette législature, même si le vote de la loi organique a été un tournant majeur dans la pratique.
Ces accusations surviennent après plusieurs cas de scandales de corruption ayant terni le visage de la 6e législature. La dernière en date est le trucage du vote de la loi des Finances pour l’exercice 2020.