Convoqués en session extraordinaire, les députés ont adopté ce 9 juillet 2020 la loi des Finances rectificatives. Ce collectif budgétaire prévoit 363 milliards de Fcfa de dépense alors que les recettes se chiffrent à 118 milliards pour un gap de 245 milliards.
Le collectif budgétaire est porté et défendu par Henri Marie Dondra, ministre centrafricain des Finances et du budget. Le retour du gouvernement devant les élus pour obtenir la correction du budget intervient dans un contexte de pandémie qui a eu raison de la croissance économique mondiale et celle de la prévision de la République Centrafricaine.
Quoique déficitaire, le gouvernement table sur la solidarité internationale pour combler le gap de 245 milliards de Fcfa. Ceci, alors qu’il est en discussion avec les institutions de Breton Woods dans le but de conclure une facilité élargie de crédit.
Après la présentation du cadre macroéconomique du pays et les questions au gouvernement, Martin Ziguélé président de la Commission Finances, économie et plan à l’Assemblée nationale a appelé ses pairs à voter massivement le budget. Un quitus accordé avec 139 voix pour et 1 voix contre sur 140 inscrits. Une adoption avec amendement selon Laurent Moussa Ngon Baba, président de l’Assemblée nationale qui a proclamé les résultats.
La sécurité, la communication et l’éducation axes prioritaires de la loi adoptée par les élus de la 6e législature
« Nous avons donné un crédit supplémentaire aux Forces armées centrafricaines (FACA) soit 750 millions d’effort budgétaire pour assurer la sécurité lors du processus électoral » a indiqué Martin Ziguélé.
Cependant, le tissu sécuritaire n’est pas le seul dans le starting-block. Le Haut Conseil de Communication trouve un crédit de 100 millions de Fcfa au travers de cette adoption.
« Les députés ont accordé un crédit supplémentaire de 100 millions de Fcfa pour assurer l’information de la population pendant la période des élections. Aussi, il faut comprendre que les députés ont accordé un crédit de 220 millions de plus à l’éducation pour couvrir les frais des vacataires et autres enseignants non intégrés » a ajouté M. Ziguélé.
L’écrasante majorité n’empêche en rien les critiques de Christian Noël Wago, député de l’URCA de la 2e circonscription du 5e arrondissement de Bangui. Il a opposé une fin de non recevoir à l’action du gouvernement.
« Le peuple qui a élu le président Touadera et qui nous a élu n’a rien bénéficié de tout ce que nous votons ici comme budget. Je ne vote pas » a-t-il lâché.
Ce vote ouvre la voie au gouvernement de lever l’impôt et engager les discussions avec la communauté financière internationale.