A l’approche de l’évaluation nationale des risques concernant le blanchiment d’argent, l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) multiplient les stratégies de lutte contre ce phénomène. Elle a renforcé la vigilance des structures bancaires et des officiers de police judiciaire centrafricaines ce 15 juillet 2020 à Bangui à travers une session de formation.
Portée par le gendarme financier qu’est ANIF, cette session vise à rappeler aux agents bancaires leur responsabilité première dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Selon le directeur de cette Agence Boniface Séraphin Yombo, « la situation sécuritaire de la RCA fait d’elle une porosité où les criminels utilisent pour atteindre toute une population » a-t-il justifié pour alerté les structures de micro-finance.
Parmi ces réglementations, l’obligation des banques à déclarer les dépôts. « Les banques et établissements de crédit sont nos assujettis, c’est pourquoi nous travaillons avec les responsables de conformité et conformément à la loi CEMAC. S’ils ont un montant supérieur ou égal à 5 millions de Fcfa, ils doivent une déclaration automatique à ANIF » a ajouté Boniface Séraphin Yombo.
La lutte s’organise en chaîne et les officiers de police judiciaire y occupent une place de choix. C’est dans ce contexte que ceux-ci amorcent une session d’apprentissage de nouvelles techniques de lutte mais aussi et surtout, la différence entre la corruption et le blanchiment d’argent.
« Nous voulons par cette session compléter les connaissances dont disposent déjà ces officiers de police judiciaire en leur donnant des boites à outils, notamment la recommandation du Groupe d’Action Financière (GAFI) et nous devons l’appliquer, car la recommandation CEMAC entre de facto dans notre code pénal » a poursuivi le directeur de l’ANIF.
Créée par une ordonnance en 2005, l’ANIF travaille avec les ministères de la Justice, de la Sécurité publique et des Finances pour lutter contre le blanchiment d’argent. Elle a cependant du pain sur la planche pour maîtriser le mode opératoire des blanchisseurs d’argent qui investissent dans les biens mobiliers et dans les affaires. L’ANIF entend tout faire pour minimiser le risque.