Le 17 juillet 2020, des dizaines d’agents des forces de sécurité nationales appuyés par des éléments de la garde présidentielle ont investi l’un des domiciles privés du ministre du Désarmement (DDRR), Maxime Mokom dans le 4e arrondissement de Bangui. Il s’agit en effet, d’une perquisition ordonnée par le procureur de la République.
Quelques mois après l’arrestation des officiers et hommes de rang appartenant aux Antibalaka au domicile de Dieudonné Ndomaté, le ministre des Arts et culture, c’est au tour du domicile de son collègue du désarment, Maxime Mokom d’être perquisitionné.
Le vendredi 17 juillet 2020 peu avant midi, des forces de sécurité appuyées par des éléments de la garde présidentielle débarquent à bord d’une dizaine de véhicules lourdement armés à l’un des domiciles privés de Maxime Mokom, situé dans le quartier Cité Jean 23 dans le 4e arrondissement de Bangui. Après quelques minutes de fouille, une arme de guerre AK 47, 4 gilets pare-balle et des amulettes (gris-gris) sont découverts. Surprise de cette opération, la famille dénonce un acharnement politique contre le ministre « gravement malade et alité ». Cependant, pour le Parquet général, cette perquisition ordonnée par le Procureur de la République fait suite à des dénonciations de personnes de bonne foi sur l’existence d »‘objets dangereux » à l’endroit indiqué.
« Il y a un mandat établi en bonne et due forme suite à des dénonciations faite auprès du procureur de la République. La preuve en est qu’une arme de guerre AK 47 et des effets militaires ont été retrouvés », soutient Eric Didier Tambo, Procureur général près la Cour d’Appel de Bangui. Il ajoute que « nous estimons que cette perquisition a été faite conformément aux règles de l’art et ce n’est pas pour la première fois que nous faisons une telle opération au domicile d’un citoyen dénoncé »
« la perquisition n’a pas été faite au domicile du ministre en question »
Selon M. Tambo, cette opération faite conformément aux « règles de l’art » n’a rien d’un acharnement politique et n’a d’ailleurs pas visé le domicile du ministre Maxime Mokom comme le laissent entendre ses proches.
« Je précise que la fouille n’a pas été faite là où le ministre Mokom habite, mais dans une maison dans le quartier Cité Jean 23. Le Ministre Mokom habite au PK11 », insiste le Procureur général.
Pour les autorités judiciaires, la saisie opérée lors de cette perquisition en dit beaucoup et la justice doit apporter une clarification sur ces objets retrouvés.
« Cette arme AK 47 avec toutes ces amulettes se trouvent au domicile d’une tierce personne. On a ouvert une enquête qui est en cours. Vous savez quels dégâts peut produire une arme de guerre? Qui sait si cette arme sert à braquer les taxis motos la nuit, braquer les paisibles citoyens » martèle Eric Didier Tambo.
Au sujet d’une somme d’argent, plus d’un million et demi de la famille, qui aurait disparu lors des fouilles, le procureur général dénonce un « mensonge pour jeter du discrédit sur les forces de sécurité dans l’exercice de leur mandat. »
Cette perquisition intervenue quelques mois après une opération similaire au domicile du ministre du tourisme, des arts et de la culture, Dieudonné Ndomaté (un autre ministre issu des Antibalaka) dans le 8e arrondissement de Bangui, dégrade une fois de plus les relations entre l’exécutif et ce mouvement armé. Dans un communiqué publié le 18 juillet 2020, le mouvement Antibalaka a menacé de retirer ses représentants du gouvernement si une solution n’est pas trouvée à cette crise en cours.
Des ministres Antibalaka siègent au gouvernement en vertu de l’accord de paix négocié à Khartoum au Soudan et signé à Bangui le 6 février 2019.