Le Chef de l’UPC Ali Darassa a été reçu à huis clos le 25 juillet 2020 par le Premier ministre Firmin Ngrebada à Bangui. Au cours de cette rencontre qui a mobilisé le cabinet du Chef du gouvernement et les garants de l’accord de paix du 6 février 2019, le leader de l’UPC s’est montré favorable entre autres au retour de l’autorité de l’Etat et au déploiement des agents recenseurs dans ses zones de contrôle.
Selon le procès verbal du huis clos dont Radio Ndeke Luka a reçu copie, la rencontre a eu lieu le 25 juillet 2020 aux environs de 2H de l’après-midi à la Primature. 5 points ont fait l’objet des échanges, notamment les relations entre Ali Darassa et le mercenaire Moussa Assymei, l’alliance de son mouvement avec le 3R de Sidiki Abbas, le processus de désarmement de l’UPC, la déclaration de l’UPC relative aux réfugiés de la RDC et la sécurisation du processus électoral.
Aux termes des discussions, Ali Darassa s’est montré favorable sur 7 points. Il s’engage à ne pas s’opposer au déploiement de l’autorité de l’Etat, à retirer « immédiatement » ses troupes de Bambouti, mais aussi à renoncer le contact avec le mercenaire Soudanais Moussa Assymei un des généraux de la Séléka, cette rébellion qui a pris le pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui.
Concernant la déclaration de l’UPC d’accueillir des réfugiés peulhs congolais sur le sol centrafricain, Ali Darassa accepte de » s’abstenir de poser tout acte qui relève de la compétence régalienne du Gouvernement » et promet de publier « sans délai un communiqué de presse annulant la déclaration d’entente avec les 3R. »
S’il n’y a pas longtemps, Ali Darassa a empêché les agents recenseurs d’entrer dans les zones sous son contrôle, il s’engage dès lors à soutenir le processus électoral en assurant « la libre circulation des agents de l’Autorité Nationale des Elections et des différents acteurs ». Autres engagements importants, l’UPC accepte de créer les conditions de désarment de ses hommes
Mais ces engagements ne sont pas gratuits. Le gouvernement de son côté s’engage à créer les conditions pour installer le leader de l’UPC à Bambari et de renforcer la communication et la consultation permanente avec Ali Darassa.
Ces concessions ont été faites en présence de Denise Brown, Représentante adjointe du secrétaire de Nations-unies en RCA, Mathias Matondo de l’Union africaine et Adolphe Nahayo de la CEEAC, garants et facilitateurs de l’accord de paix du 6 février 2019.