A quatre (4) mois de la tenue des élections présidentielle et législatives en République centrafricaine, les Forces vives de la Nation menacent d’engager des actes de désobéissance civile au cas où une concertation n’est pas convoquée. Position exprimée à Bangui, le 03 août 2020 lors d’une conférence de presse regroupant une vingtaine de représentants de partis politiques et de la société civile.
Face à la situation sécuritaire qui prédomine à quelques mois des élections générales de décembre 2020, les forces vives de la Nation lancent un ultimatum de trois (3) jours, au président de la République Faustin Archange Touadéra, en vue de convoquer une concertation d’urgence sur la situation sociopolitique du pays. Une préoccupation exprimée lors d’une conférence de presse le 03 août 2020 à Bangui. En marge de cette rencontre, les participants menacent d’engager des actes de désobéissance civile au cas où cette concertation n’est pas convoquée.
Une vingtaine de représentants des partis politiques et de la société civile parmi lesquels Anicet Georges Dologuélé de l’URCA, François Bozizé du KNK, Nicolas Tiangaye de la CRPS, Mahamat Kamoun de Béa Africa Tié Kwé et Aurélien Simplice Zingas de Kélémba PDS ont paraphé le document sommant Faustin Archange Touadéra d’organiser cette concertation d’urgence. En effet, ces leaders ont adressé le 07 juillet 2020 une correspondance au président Faustin Archange Touadéra à propos de cette rencontre qu’ils nomment « citoyenne ». Cependant, cette note demeure sans réponse. Pour le Groupe de travail de la société civile, l’heure est grave.
« Nous pensons que c’est notre droit, en tant que fils de ce pays, de revendiquer les choses qui sont autorisées. Une concertation, ce n’est pas quelque chose qui dépasse la compétence du chef de l’Etat. Nous avions dit que ceci est un dernier appel. D’ici trois jours, si c’est pas fait, nous lancerons des mouvements de désobéissance civile pour exiger cette convocation » a fait savoir Gervais Lakosso, Coordonnateur du GTSC.
La détérioration du climat sécuritaire dans le pays n’est pas favorable à l’organisation des futures élections selon ces leaders politiques et de la société civile. Pour illustration, le président du parti Béafrica-Tié-Kwé, met en exergue l’attaque par les hommes armés d’une délégation dépêchée par son mouvement le 02 juillet 2020 à Grimari dans la Ouaka pour sensibiliser sur l’enrôlement électoral.
« Pas plus longtemps que hier, une équipe de mon parti qui devait se rendre dans la Ouaka dans le cadre de renforcement de nos structures de sensibilisation de la population sur la liste électorale, a été prise à partie au niveau de Grimari par une bande d’éléments se réclamant des Antibalaka. Conduits par un certain « général » Manda, ces individus ont empêché l’équipe de travailler et terrorisé la population » a affirmé Mahamat Kamoun.
La plateforme de l’opposition COD-2020, déplore aussi le fait que le pouvoir est déjà en campagne sans se préoccuper de la situation sécuritaire du pays. Nicolas Tiangaye incombe la responsabilité au président de la République.
« Touadéra a échoué dans la gestion de l’Etat. Il a un bilan qui parle contre lui. Il ne pourra pas tromper le peuple centrafricain en disant qu’il a réussi, parce que, lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2016, 50% du territoire était occupé par les groupes armés. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 80%, » a brandi le président de la CRPS.
En marge de cet ultimatum lancé au locataire du Palais de la Renaissance, le Groupe de travail de la société civile (GTSC) entend organiser ce mercredi 05 juillet 2020, une journée ville-morte à Bangui pour protester contre le projet du gouvernement de réinstaller le chef de l’UPC, Ali Darassa à Bambari dans la Ouaka.