Malgré les multiples réactions hostiles à son appel d’une journée ville morte à Bangui, le Groupe de travail de la société civile (GTSC) maintient son mot d’ordre. Prévue pour ce mercredi 05 juillet 2020, le GTSC compte à travers cette action, contraindre le gouvernement à répondre à ses cinq (5) points de revendications formulés au lendemain du passage de Ali Darassa à Bangui.
Le Groupe de travail de la société civile maintient le mot d’ordre de la journée ville-morte, prévue ce mercredi 5 août 2020 à Bangui. Cette décision fait suite à la rencontre du Premier ministre Firmin Ngrebada avec le chef de l’UPC Ali Darassa le 25 juillet 2020 à Bangui. Le procès-verbal de cette réunion est la goutte d’eau qui a débordé le vase. Selon le communiqué final, le gouvernement est favorable à la réinstallation de Ali Darassa à Bambari pour faciliter le désarmement de ses éléments et la mise en place des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) de la région. Cette décision est très mal appréciée par le GTSC qui accuse le Premier ministre de « haute trahison » et exige sa démission ainsi que le départ de la République centrafricaine des représentants des garants et facilitateurs de l’accord de paix du 6 février 2019.
« Il n’est nullement question que Ali Darassa revienne à Bambari comme gouverneur ou chef militaire. Il va revenir à Bambari sans ses combattants pour que nous puissions démarrer le DDRR. Certains de nos compatriotes n’ayant pas compris notre démarche et se croyant choqués, ont très vite donné une interprétation du procès-verbal qui sanctionne la fin de notre rencontre » a réagi Firmin Ngrébada.
Cependant, cette mise au point du Chef du gouvernement n’a pas permis de changer au GSTC son avis. Après une audience avec le Premier ministre, l’organisation a indiqué ce mardi 04 août lors d’une conférence de presse, le maintien de son mot d’ordre pour l’observation de la journée ville morte.
« Nous avons, lors de cette audience, demandé au Premier ministre de prendre un engagement fort. Si il veut qu’on décommande la manifestation, qu’il déclare qu’une opération militaire sera lancée immédiatement contre Ali Darassa et ses éléments. C’est ce que tout le peuple réclame et revendique » a fait savoir Gervais Lakosso, Coordonnateur du GTSC.
Plusieurs organisations politiques et de la société civile proches du pouvoir appellent elles aussi, au boycott du mot d’ordre du GTSC. Pour ces organisations, l’attitude du gouvernement vis-à-vis de Ali Darassa était bien justifiée.