Lancé depuis le 30 juin 2020, le processus d’enrôlement des électeurs se poursuit à l’intérieur du pays. Cependant, ces opérations se heurtent à l’hostilité de certains groupes armés. A Ngaoundaye dans le Nord-ouest, les éléments des 3R d’Abbas Sidiki, ont sommé les agents de l’Autorité nationale des élections à cesser toutes les opérations et à quitter la ville le plutôt possible.
Les opérations d’enrôlement des électeurs, lancées il y a près de deux (2) mois, se poursuivent dans l’arrière pays. A quelques quatre (4) mois de la tenue des élections présidentielle et législatives, le processus est mis à mal par quelques groupes armés. Aux dernières nouvelles, le groupe armé 3R d’Abbas Sidiki a intimé l’ordre aux agents recenseurs de la localité de cesser toutes opérations d’enrôlement et de déguerpir dans un bref délai.
Selon le député de Ngaoundaye 1, cet ultimatum a été lancé par le groupe 3R le jeudi 19 août 2020 lors d’une réunion tenue avec les autorités locales de la ville. Pour lui, cette attitude du mouvement 3R est inadmissible pendant cette période cruciale où le processus électoral est en cours dans la région. Par ailleurs, l’élu de la Nation attend une réaction des autorités de Bangui.
« Le colonel des 3R qui est à Ngaoundaye vient d’organiser une réunion avec les autorités locales. Le sous-préfet, le maire et d’autres personnalités pour leur annoncer la ferme décision de Sidiki de mettre un terme au processus d’enrôlement. Et ce, dans toutes les zones sous contrôle des 3R » a fait savoir Bernard Dillah, député de Ngaoundaye1.
Toujours selon le député, d’après les dires de ce « colonel », une mission est en route depuis la zone de Koui pour vérifier l’effectivité de cette décision dans les localités de Ngaoundaye, Bocaranga, Bohong et autres.
Dès la réception de ce message, tous les agents de recensement électoral ont plié bagages et quitté ces localités, parfois sous la protection des casques bleus de la Minusca.
« Nous avons quitté la ville de Koui et nous sommes bien arrivés ici à Bocaranga. Nous attendons une occasion pour rentrer sur Bangui », a témoigné à Radio Ndeke Luka un agent tablette de l’ANE.
Alors que les agents recenseurs et les autorités locales confirment les menaces proférées par le mouvement 3R, ce groupe armé balaie du revers de la main toutes accusations.
« C’est une fausse information. D’ailleurs, c’est nous qui avons sollicité la présence de ces agents de l’Autorité nationale des élections dans les zones où se trouvent nos éléments » a martelé le général des 3R, Siho ajoutant que « les agents de recensement ont décidé de quitter ces localités car ils ont peur des détonations d’armes lourdes tirées par la force conjointe Faca-Minusca contre les positions des 3R dans la partie Nord-ouest« .
Cette sortie des 3R intervient quelques jours après les agitations de l’UPC, dans le Sud-est du pays où une équipe médicale, déployée pour la vaccination contre la rougeole, a été enlevée par les éléments d’Ali Darassa dans la localité de Mboki avant d’être relâchée 4 jours plus tard.