Suspendues depuis près de deux (2) semaines, les opérations d’enregistrement sur les listes électorales sont en phase de relance dans certaines localités de l’Ouham-Pendé. Une équipe de l’ANE est arrivée le 29 septembre 2020 à Koui et à Ngaoundaye en vue de boucler les opérations d’enrôlement dans cette partie du Nord-ouest. Cependant, les agents ont été accueillis par des tirs d’armes automatiques des éléments du groupe armé 3R.
Les superviseurs des agents tablettes et agents recenseurs sont redéployés ce mardi 29 septembre 2020 dans les localités de Ngaoundaye et de Koui dans l’Ouham-Pendé. Cette mission a pour but la reprise des opérations d’enrôlements d’électeurs, suspendues il y a quelques jours sous la pression du groupe armé 3R. Ils sont redéployés par la Minusca conjointement avec le gouvernement centrafricain. Cependant, ces agents n’ont pas pu démarrer les opérations, car à leur arrivée, les éléments de 3R les ont accueillis avec des tirs de sommation à l’arme automatique. Selon les habitants, le groupe armé s’oppose toujours à ce processus.
« Des que les 3R ont appris qu’on a emmené les superviseurs de l’ANE, ils sont allés là-bas pour perturber. La Minusca a ouvert le feu sur eux et ils ont pris fuite. Présentement, les agents tablette et leurs superviseurs sont au niveau de la base de la Minusca. Malheureusement, la Minusca les a demandé de partir au quartier parce qu’elle ne dispose pas d’endroit pour les loger » a témoigné un habitant.
Par ailleurs, beaucoup de questions restent à poser quant aux revendications du mouvement armé. Pour certains habitants, ce groupe armé exige des négociations avec le gouvernement.
« Tant qu’il n’ont pas eu discussion avec le gouvernement sur les points qu’ils se réservent de le dire, il n’y aura pas de recensement électoral. Car pour eux, il y a des revendications à poser au gouvernement et celui-ci doit accepter de les recevoir » a affirmé un autre habitant.
A en croire les autorités de l’Ouham-Pendé, les 3R ont miné le vendredi 25 septembre 2020, le pont Moumdi situé à 25 km de Bocaranga, sur l’axe Bouar. Selon des sources concordantes, ces hommes armés prennent principalement pour cible, les éléments des Forces armées centrafricaines. La Minusca de son coté, rassure qu’elle continue d’utiliser la force contre leurs positions afin d’assurer la sécurité des populations civiles pour le bon déroulement du processus électoral.
« Malgré les menaces faites par certains de leurs dirigeants, la Minusca continuera à agir dans le cadre de son mandat, c’est-à-dire, utiliser la force et dans le cadre de cet accord qui permet d’engager ce groupe et de le mettre devant ses responsabilités » martèle Vladimir Montéiro, porte-parole de la mission onusienne.
Les députés de l’Ouham-Pendé, lors d’un point de presse le mardi 29 septembre 2020 à Bangui, ont unanimement exigé du gouvernement, le retour de la paix dans leur région afin de permettre le recensement de toute la population. De sa part, le gouvernement n’a pas encore, officiellement, réagi sur cette affaire.