Plus de deux (2) mois que la région de l’Ouham-Pendé et une partie de la Nana-Mambéré connaissent un regain d’insécurité dû aux activités du groupe armé 3R. Contraint par l’opération conjointe Faca-Minusca dénommée A la Londo, ces hommes armés se sont éparpillés dans la nature, opérant en mode bandits de grand chemin et mettant à mal la quiétude de la population civile.
Ce changement de stratégie militaire se traduit par l’usage de mines anti–personnel et anti-char sur les infrastructures de base. Le dernier exemple est le minage du pont Moumdi, à 25 km de Bocaranga sur l’axe de Bouar. Selon les experts en défense, ceci est une stratégie pour empêcher la progression des forces conventionnelles contre leurs positions.
Entretemps, ces hommes armés dépouillent et rançonnent systématiquement la population civile. Les éleveurs peulhs dont-ils prétendent protéger, n’en font pas exception.
Par ailleurs, ils exercent la pression sur les autorités administratives et locales, sabotant ainsi, le processus d’enregistrement des électeurs en cours. Le tout, pour avoir gain de cause à leurs revendications adressées au gouvernement alors que le gouvernement opte pour la fermeté.
Comment expliquer cet acharnement du groupe armé 3R en dépit de l’action militaire engagée contre lui par Bangui ?
Plusieurs pistes parlent des revendications axées sur trois (3) points. A savoir, la reconnaissance des grades de ses huit (8) officiers généraux au sein de l’armée nationale, la libération de ses cadres arrêtés et poursuivis par la justice centrafricaine. Enfin, la prise en compte du reliquat des 62 belligérants issus de son rang et bénéficiaires du programme DDRR.
Avec toutes ces réclamations, les 3R veulent-ils un accord additionnel à l’Accord de paix signé le 6 février 2019 ? La population dans les zones sous contrôle de ce mouvement armé en perte vitesse, attendent beaucoup du gouvernement, des garants et facilitateurs. Ce chapitre s’ouvre à quelques deux mois de la tenue des élections groupées du 27 décembre 2020. Vendredi 02 octobre 2020, le gouvernement centrafricain et la Minusca ont signé à Bangui, un document du plan de sécurisation des échéances.