Le Chef du gouvernement centrafricain, Firmin Ngrebada et toute son équipe ont été conviés ce mercredi 07 octobre 2020 par les élus de la Nation à l’Assemblée nationale. Une interpellation qui vise à avoir des précisions sur ce qui se fait concrètement pour le bon déroulement des élections du 27 décembre 2020, vu la situation sécuritaire encore instable dans certaines régions du pays.
Après l’adoption du code électoral modifié, fin septembre 2020 par l’Assemblée nationale, les députés sont inquiets du déroulement du processus électoral mené par l’ANE et le gouvernement. Pour y voir clair et en avoir le cœur net, les parlementaires ont convié ce mercredi 07 octobre 2020, le Premier ministre Firmin Ngrebada ainsi que son gouvernement afin de donner des éclaircissements sur la situation sécuritaire du pays et l’état d’avancement du processus électoral.
Répondant aux préoccupations des parlementaires, le Premier ministre Firmin Ngrébada, a tenté sous toutes les formes de réconforter nonobstant la situation sécuritaire alarmante à l’intérieur du pays. Dans ses répliques aux parlementaires, le chef du gouvernement, a mis en exergue les efforts consentis par le gouvernement pour la sécurité des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire. Il a matérialisé ces arguments par la récente libération des deux agents de police, retenus en otage depuis le mois de septembre 2020, par le groupe armé 3R. Un effort consenti qui doit faire son chemin dans l’objectif d’obtenir des 3R, la libération du caporal des Forces armées centrafricaines encore entre leurs mains.
« Je voudrai saisir cette opportunité pour vous annoncer la libération des deux policiers, pris récemment en otage par le groupe armé 3R qui sera suivie par celle du caporal des FACA, toujours aux mains de ce groupe, suite à une mission de sensibilisation et de mobilisation des populations du Nord-ouest du pays en vue de leur inscription sur les listes électorales », a affirmé Firmin Ngrébada.
Sur le processus électoral, le locataire de la primature a fait savoir que près de 2.000.000 d’électeurs se sont déjà enregistrés, soit plus de 97% de la population en âge de voter.
« Les données centralisées et déjà traitées ont permis à l’Autorité nationale des élections d’avoir le chiffre de 1.810.084 inscrits, dont 839.813 femmes, soit 46,4% et 970.271 hommes, soit 53,6% » a renchéri le chef du gouvernement.
Au sujet de l’inscription de ses proches collaborateurs sur les listes électorales, à savoir, Sidiki Abbas et Ali Darassa, Firmin Ngrébada, tient des propos nuancés, en insistant que le vote doit être centrafricain.
« Je tiens à rassurer les élus de la Nation et tous nos compatriotes en général que la Loi sera respectée dans ce cadre. Les étrangers ne doivent pas voter. Seuls, les centrafricains sont appelés à aller aux urnes. Le contraire ne sera pas admis » a-t-il conclu.
Pour l’opposition, inquiète et non-satisfaite des réponses apportées par le chef de l’exécutif, le jugement se fera sur le terrain. Pour lui, l’Autorité nationale des élections aura du mal à boucler son travail dans les délais.
« On attend de voir l’ANE faire le travail. Parce que, la compression des délais pour les contentieux risque de nous amener à des problèmes. Le Premier ministre a donné les réponses qui étaient les siennes. Mais, ces réponses sont encore loin de nous satisfaire. Nous allons juger sur pièce » a fait savoir André Nalké Dorogo, député de Berberati 4, président du groupe parlementaire URCA.
Même si l’opposition n’est pas convaincue des réponses du gouvernement, plusieurs députés de la majorité sont optimistes quant à l’amélioration de la situation sécuritaire et à la tenue des élections en décembre prochain.