Comment expliquer l’influence de la société Al Madina Group Sarl au point de banaliser les lois et textes de la République ? Dans plusieurs notes envoyées ces derniers jours au président de la République, au Premier ministre et au ministre de la sécurité publique, Wissam Nassour, cogérant de Al-Madina demande aux autorités centrafricaines de lui favoriser le retour sur l’investissement. A cet effet, il s’en prend à certains responsables de la police centrafricaine et sollicite, par ailleurs, une extension du marché à d’autres administrations publiques.
Depuis la fin septembre 2020, la société Al Madina n’a cessé d’alerter les autorités centrafricaines sur de possibles faits pouvant impacter les profits de l’entreprise et mettre à mal ses relations avec l’Etat.
La première du 30 septembre 2020, adressée au ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, a pour objet, « l’octroi illégal des visas au personnel des Organisations non-gouvernementales ». Dans ce document, le signataire se plaint du comportement du directeur de l’Immigration qui, selon lui, ne devait pas continuer à délivrer des visas gratuitement au personnel des ONG.
« Depuis le démarrage du projet il y a un an, nous avons consenti des investissements énormes, sans retour, jusqu’à la date d’aujourd’hui. C’est pourquoi, je vous saurai gré d’instruire le directeur général adjoint de l’Emigration-Immigration de mettre un terme à cette pratique illégale, ce qui constitue un véritable handicap pour notre projet« , a écrit Al Madina.
Mais ce n’est pas tout pour autant. Wissam Nassour, cogérant de Al-Madina ne désarme pas face au climat de ses affaires pollué par la loyauté des cadres de la police nationale et saisit le 02 octobre 2020, le chef de l’Etat contre ces derniers, en ces termes. « Malgré les plaintes contre le directeur général adjoint, monsieur Bienvenu Paterne Nguimalé, concernant la délivrance de l’attestation de dépôt de carte de séjour à durée indéterminée jusqu’à l’obtention de la carte de séjour, ce dernier continue d’en délivrer ».
Un manque à gagner pour « Al Madina » qui nécessite selon lui, un effort supplémentaire des autorités centrafricaines.
Dans une autre note adressée au ministre de la Sécurité publique, le patron de cette société qualifie de plus grave le fait que « le commissaire de l’aéroport Bangui-Mpoko, monsieur Cédric Ngbalanga se rend complice, puisqu’il laisse les voyageurs embarquer ou descendre de l’avion avec le document ou l’ancienne carte de séjour ».
Le temps compte pour Al Madina qui veut faire profit en un temps record. « Les deux responsables de la police font cela dans le but de gagner quelque chose dans leurs poches » poursuit Al-Madina ajoutant qu’« à ce rythme, l’entreprise ne pourra faire un retour sur ses investissements tels que prévus par le contrat qui le lie à l’Etat centrafricain« .
Entre le devoir de respecter la Loi du pays par la société Al Madina et son droit d’avoir le retour sur investissement, le choix est clair. Quoi qu’en paye le peuple. Fière de son résultat, Al Madina saisit le Premier ministre, Firmin Ngrébada, pour obtenir l’extension de son marché dans tous les départements de l’Etat, allant jusqu’à proposer la confection des actes de naissance et certificats de nationalité.