Près d’un an après les inondations dévastatrices qui ont touché les quartiers Sud de Bangui, un nouveau calvaire guette les habitants de cette partie de la capitale. Ceux-ci commencent déjà à revivre les signes annonciateurs des inondations d’octobre 2019, où plusieurs ménages ont vu leurs habitations englouties par la montée des eaux de l’Oubangui. Du quartier CICI dans le 2ème arrondissement en passant par Gbanikola 2, dans le 6ème voire une partie de la commune de Bimbo, le constat est inquiétant. La population appelle à l’aide.
La situation humanitaire des populations de ce secteur devient de plus en plus critique. Suite à l’abondance de pluies ces dernières semaines, plusieurs habitations se sont écroulées. Certaines familles, ne savant où aller, vivent dans des carcasses de maisons, d’autres sous des hangars de fortune au milieu des eaux. Chaque jour, plusieurs personnes sont obligées de marcher dans l’eau pour vaquer à leurs occupations.
Même s’ils sont inquiets de leur situation humanitaire et de l’état des eaux stagnantes qu’ils traversent, ces habitants se disent obligés de vaquer à leurs occupations dans ces conditions. Face à cette situation, certains sinistrés déplorent l’attitude du gouvernement à leur égard et continuent de lancer un SOS.
« Avec les eaux qui stagnent, les moustiques ne cessent de nous déranger. Nous avons régulièrement des démangeaisons après avoir marché dans ces eaux. Nous ne pouvons pas aller loin, du fait des cas de vols enregistrés ça et là. La ministre des affaires sociales devrait, en principe, veiller sur ça et voler à notre secours. Nous sommes dans un Etat ou pas » déplore Landry, un des sinistrés.
Sur initiative de Mathurin Massikini, député de la 2ème circonscription du 2ème arrondissement, un camp de fortune vient d’être aménagé à côté du Pont Sapéké pour accueillir les populations qui sont touchées par ces inondations. Cependant, les conditions de vie demeurent encore alarmantes.
« Nous sommes venus ici parce que notre maison, à CICI, est envahie par les eaux. Nous ne pouvons plus habiter là bas. Ici également, nous rencontrons d’énormes difficultés lorsqu’il pleut. On a plus le choix. C’est difficile ! » témoigne Anne Marie Yassihikou, une mère de famille.
Malgré la saison sèche qui s’annonce, le niveau de l’Oubangui continue de monter et les pluies sont encore quasi régulières sur la capitale et ses environs. En 2019, les inondations à Bangui et à l’intérieur du pays, avaient affecté plus de 50 mille personnes. Un phénomène rare dans l’histoire contemporaine de la République centrafricaine.