En cette période de crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le personnel soignant choisit d’aller en grève. Déclenché le 29 octobre 2020, ce mouvement a impacté le fonctionnement de certains hôpitaux et centres de santé de Bangui. Plusieurs patients n’ont pas pu bénéficier de soins médicaux malgré le service minimum mis en place.
En parcourant la ville ce jeudi, la grève lancée par le personnel de santé est observée dans la quasi-totalité des grands centres sanitaires. Le collectif du personnel soignant réclame le paiement de la prime de risque liée à la pandémie de coronavirus, promise par le gouvernement. Ce mouvement de mécontentement n’épargne guère le fonctionnement des hôpitaux voire les centres de santé annexes et impacte durement la prise en charge des malades.
Au centre hospitalier universitaire de l’Amitié où l’entrée est couverte de feuilles de palmier, les responsables affirment qu’aux premières heures de la matinée l’accès était barricadé par les grévistes. Et ce n’est que grâce à l’intervention des forces de l’ordre que celui-ci a été dégagé. Toutefois à l’intérieur de l’établissement, l’ambiance demeure morose. Seul, un service minimum fonctionne.
« Aux premières heures de la matinée, les portes étaient fermées et barricadées. Dieu merci avec l’intervention des forces de l’ordre, on a pu ouvrir. Et le personnel de bonne volonté a pu prendre service. Nous en avons profité pour mettre en place des services minimums car c’est un grand hôpital qui a besoin de donner l’essentiel pour permettre aux malades de recouvrer la santé » a fait savoir Jean-Chrysostome Kette, directeur de l’hôpital de l’Amitié.
Malgré ces services minimums, cette grève n’est pas sans conséquence. Des malades se disent abandonnés.
« En tout cas, la grève du personnel soignant a beaucoup plus d’impact sur nous les malades. Car depuis ce matin, on n’a eu aucune visite du personnel dans notre pavillon. Nous sommes allés acheter les produits mais malheureusement, il n’y a aucun infirmier. C’est au passage qu’on a pu copter un parent infirmier qui nous a perfusés. Et là, la personne est repartie » a témoigné un patient.
Même décor au centre hospitalier universitaire communautaire. A l’entrée de l’établissement, plus d’une vingtaine d’agents sont mobilisés dehors avec un air crispé. Ils sollicitent du gouvernement le payement immédiat de la prime de risque Covid-19 pour faciliter un retour à la normale.
« On demande au gouvernement de régler ce problème. Si aujourd’hui on n’est pas satisfait suite à cette revendication, on ne va pas travailler. Demain, l’hôpital sera fermé jusqu’à lundi. Le mouvement va continuer dans les jours qui viennent » a martelé une infirmière.
Du côté du gouvernement, l’on assure que l’autorisation du paiement des primes liées au Covid-19 a été donnée. A entendre le ministre des finances et du budget, le problème sera réglé dès la semaine prochaine. Cependant, les grévistes déplorent la lenteur au sein de ce département. Par ailleurs, le syndicat du personnel de santé sillonne les différents centres sanitaires pour mettre en place des services minimums. Selon les mécontents, si rien n’est fait, la grève va se prolonger jusqu’à satisfaction de leur demande.