Plus d’un mois après une première manifestation, la colère des retournés centrafricains du Congo ne faiblit pas. Ils ont de nouveau manifesté ce 26 octobre 2020 pour réclamer du gouvernement et du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, leur prise en charge. Une manifestation durement réprimée par les forces de l’ordre. Selon les mécontents, le gouvernement et le HCR n’ont pas honoré leur promesse depuis leur retour au pays en 2019.
Cette manifestation qui a commencé très tôt devant le siège du HCR à Bangui, a été rapidement et sévèrement réprimée par la gendarmerie. Pour disperser la foule, les forces de l’ordre ont non seulement procédé à des tirs d’intimidation mais également, brutalisé les manifestants. Certains sont arrêtés et d’autres blessés à coups de cross. Par la suite, vers la fin de la matinée, près d’une centaine de mécontents ont pris d’assaut la devanture de Radio Ndeke Luka pour exprimer leur colère.
« Nous sommes allés réclamer ce qui nous revient de droit. Arrivés vers le siège de la Minusca non loin du HCR, les forces de l’ordre nous ont barré la route. Ils nous ont violentés par la suite. L’un d’entre eux m’a frappé au bras avec son arme. Là, j’ai le bras bandé. Heureusement, je me suis défendu sinon il m’atteindrait à la poitrine » a témoigné un des manifestants.
Plusieurs points constituaient l’objectif de cette manifestation. Selon les responsables du collectif des retournés, les autres parties n’ont pas honoré à leurs engagements.
« Le HCR en commun accord avec l’ONG Pared nous a rassuré qu’ils vont nous construire des maisons. Parmi nous, il y a ceux qui ont perdu leurs maisons, leurs parents ainsi que plusieurs biens et qui se retrouvent à la merci de la nature; il fallait les assister. On a signé des documents et des procès verbaux malheureusement les clauses de ces signatures n’ont pas été respectées » a déploré Jean Bruno Loumandé, secrétaire général du collectif des rapatriés centrafricains.
Le ministère de l’Action humanitaire et le HCR n’ont pas officiellement réagi à cette situation. C’est depuis presque 9 mois que ces séries de manifestations sont enregistrées à Bangui. Les multiples discussions entre les deux parties n’ont pas permis de calmer les nerfs.