Plusieurs personnes vivant avec le VIH/SIDA dans le 7e arrondissement de Bangui déplorent leurs conditions de vie. Rongés par la misère, la plupart de ces patients affirment n’avoir rien à manger alors qu’ils sont sous traitement antirétroviral (ARV). Cette situation pousse bon nombre à abandonner leur traitement. Révélation faite ce mardi 03 novembre 2020 lors d’un échange avec le Club évangélique d’aide humanitaire.
Ils sont hommes, femmes et enfants à faire des témoignages émouvants sur leurs conditions de vie. Manque de nourritures, précarité extrême ou encore rejet par les parents et proches, sont le quotidien de ces personnes malades. Ces personnes sous ARV et médicaments tuberculeux se disent abandonnées par les autorités du pays.
« Si nous avons à manger, nous pourrions prendre nos médicaments à l’heure indiquée et on ne pourra pas avoir des vertiges. Si nous prenons ces produits à 20heures ou 04 heures du matin et qu’après on ne peut pas prendre un bon petit-déjeuner, comment pourrions-nous aller au champ pour chercher quelque chose à vendre ? » témoigne un patient.
Pour, l’initiateur de cette rencontre, ces personnes ont besoin d’aide. Il plaide pour une réelle assistance au bénéfice des ces individus.
« C’est un plaidoyer pour les personnes vivant avec le VIH/Sida. Lorsqu’un patient prend un médicament et qu’il n’a rien mangé, le médicament peut nuire à sa santé. Ces gens là sont malformés et dénutris. Il faut qu’une assistance soit apportée envers eux. Ils ont de l’avenir et sont productifs pour le pays » a fait savoir pasteur Louis Roger Ngué, coordonnateur du Club évangélique d’aide humanitaire
Le RECAPEV, réseau des personnes vivant avec cette maladie, se dit préoccupé par la situation de ces patients qui sont parfois obligés d’abandonner leurs traitements par manque de prise en charge.
« Il y a un échec thérapeutique dans leur traitement. Aujourd’hui, ils sont stigmatisés et n’ont rien à manger, c’est vraiment un échec dans leur prise en charge. Avec la stigmatisation, ils n’iront pas à l’hôpital. Quel sera leur sort ainsi que celui de la communauté » déplore Bienvenu Eurlet Gazalima, président du Réseau centrafricain des personnes vivant avec le VIH, promettant de remonter ces plaintes au niveau des autorités.
La stigmatisation et la discrimination vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH/SIDA découragent de nombreux porteurs du virus à aller s’enregistrer pour leur prise en charge.