A quelque un mois de la tenue des élections générales de 2020-2021 et en plein processus de démobilisation dans plusieurs régions du pays, les leaders communautaires du Nord-est signent le 10 novembre 2020 un pacte de réconciliation à Bangui. A la clôture de ces pourparlers de deux jours, ces représentants de communautés ont formulé plusieurs recommandations dans le cadre de la stabilité de leur région.
A un peu plus d’un mois des élections groupées du 27 décembre 2020, le gouvernement multiplie des rencontres pour la stabilisation et la paix dans les régions du Nord-est. « Il est temps d’enterrer la hache de guerre au profit de la paix », c’est le message clé de cette rencontre. Ces échanges ont également permis de créer un climat d’apaisement et formuler plusieurs recommandations dont le retour de l’autorité de l’Etat, la sécurisation des frontières, la dissolution des groupes armés, le rapatriement des mercenaires étrangers et la traduction devant la justice des auteurs de crimes ou encore le respect de l’Accord du 06 février 2019.
Pour le gouvernement, l’objectif principal demeure la stabilité de ces régions qui, désormais, aspirent à un développement.
« Le message aujourd’hui est celui de la paix et de la réconciliation. Sans la paix et la réconciliation, on ne peut envisager le développement. On a un plan de relèvement du pays. Raison pour laquelle, je les ai interpellés sur la nécessité de tout faire pour que nous ayons la paix, la réconciliation de façon à permettre l’accompagnement du gouvernement en matière de développement pour ces régions » a fait savoir Firmin Ngrébada, Premier ministre, chef du gouvernement.
Selon les représentants venus de Birao dans la Vakaga, satisfaits de cette initiative, le développement d’un pays passe nécessairement par la paix.
« Je suis très ravi d’avoir assisté le président de la République. Maintenant, il n’y a rien. Qu’on nous trouve des moyens pour travailler afin de faire développer le pays. Je demande à tous les centrafricains d’oublier ce qui s’est passé car nous sommes très en retard. Et avec tous ces conflits, le pays n’avancent pas » s’est réjoui Ahmat Moustapha, sultan-maire de Birao.
Pour de nombreux participants à cette réunion de réconciliation, l’acquisition d’une véritablement paix passe par la dissolution des groupes armés.
« La hache de guerre est enterrée mais il faut dissoudre les groupes armés. Nous voulons la dissolution de tous ces groupes. Parce que la clé de toutes ces bêtises, ce sont ces groupes armés là. Ils se divisent entre eux devant leurs intérêts égoïstes et entrainent parfois les communautés derrière eux. C’est ça qui pose problème » a martelé Sénoussi Ibrahim, Sultan-maire de Ndélé.
Le Nord-est de la République centrafricaine est secoué depuis plusieurs décennies par des conflits intercommunautaires avec implication des groupes armés. Cette rencontre de réconciliation, organisée par le gouvernement centrafricain, est soutenue par les garants et facilitateurs de l’Accord du 06 février 2019. Elle intervient à seulement 1 mois de la tenue des élections groupées de décembre 2020.