La ville de Mobaye dans la Basse-Kotto, au sud-est de la République centrafricaine, commence à retrouver peu à peu sa stabilité malgré l’absence des forces conventionnelles dans la localité. Les habitants qui tentent de vaquer à leurs occupations sont confrontés à des taxes imposées par des groupes armés.
En parcourant cette ville du Sud-est du pays, l’on peut apercevoir un marché opérationnel, des kiosques ouverts. L’ambiance en journée est rythmée par des enfants jouant dans la cour de l’école. La ville de Mobaye est calme, malgré la présence visible des hommes armés. Difficile d’entendre des coups de feu au sein de cette localité. Constat fait par certains visiteurs qui y ont séjourné et qui profitent de l’occasion pour appeler à l’aide au profit des populations
« La ville est calme. Je n’ai pas entendu des tirs d’armes ni eu vent d’incidents sécuritaires signalés pendant notre séjour. Depuis que nous sommes là, les autorités avec lesquelles nous avons échangé nous disent qu’il y a la sécurité dans la ville. Certes, la population a encore besoin d’être aidée » a témoigné Edith Assani Danian, une humanitaire en visite de travail.
Certes, les habitants peuvent circuler, la tension n’est pas visible, mais cette population reste sous pression. Plusieurs personnes se plaignent des taxes imposées par les groupes armés.
« Certainement au niveau de la voie fluviale, il y a des taxes qui sont imposées. Je peux confirmer cela. Lorsque les baleinières arrivent, c’est là que les groupes armés imposent leurs taxes. En ce qui concerne la douane et les impôts, ce sont les groupes armés qui attribuent les taxes. Les véhicules et embarcations qui arrivent, sont à la disposition de ces hommes en armes » a affirmé Marc Ndakpo, maire de Mobaye.
La présence de l’Etat est limitée à Mobaye. Pas de tribunal, pas de prison. Les services des douanes, des impôts ainsi que ceux de l’ORCCPA restent sous le contrôle de ces hommes en armes.