En cette période où la campagne électorale bat son plein, la situation sécuritaire se dégrade davantage à l’intérieur du pays. Des rumeurs d’attaques d’hommes armés font fuir la majeure partie des habitants des villes de Bouar, Yaloké, Bossembele et Bossangoa. Une situation qui sème la panique au sein de la population.
Même si les activités ont timidement repris dans la matinée de ce mercredi 16 décembre à Bouar, la ville est plongée depuis mardi dans la psychose d’une éventuelle attaque d’hommes armés. Une fausse alerte a paniqué mercredi matin la population.
« C’est la débandade ce matin dans la ville. Les commerces ferment leurs portes et la psychose gagne tout le monde. On voit des mouvements des militaires qui étaient dans les quartiers vers le Camp Leclerc. C’est la panique, les gens ont peur. Certaines familles quittent leurs maisons pour d’autres secteurs. On ne sait pas comment avoir des informations fiables sur ces rumeurs » a expliqué un habitant de Bouar contacté par Radio Ndeke Luka.
Face à la peur engendrée par ces rumeurs, les forces nationales et celles de la Minusca multiplient les patrouilles dans la ville afin de rassurer la population apeurée.
Entretemps, la situation est d’autant plus inquiétante dans l’Ombella Mpoko. Des sources locales ont signalé un accrochage en début de soirée du mardi 15 décembre 2020 entre un convoi des forces de défense et de sécurité et un groupe d’hommes armés dans la localité de Zawa à une quinzaine de Kms de Yaloké. Un militaire et un gendarme auraient été blessés et 4 assaillants tués. D’autres sources ont mentionné ce mercredi, l’assassinant d’au moins trois (3) éléments des forces de sécurité non loin d’un site minier dans la localité de Gaga. Ces porteurs de tenue auraient été affectés à la garde des opérateurs miniers chinois exerçant dans la localité.
La psychose n’épargne pas la ville de Bossembele située à 152 Kms au nord de Bangui. Les mêmes rumeurs ont fait fuir la majorité des habitants. L’incertitude a poussé de nombreux fonctionnaires à quitter la localité à destination de la capitale. Plusieurs témoins rapportent le renforcement du dispositif militaire à Bossembele afin de parer à toute éventualité.
A Bangui, le gouvernement s’est contenté d’un communiqué dénonçant les agitations de « celui qui a sillonné Kaga Bandoro, Kabo, Batangafo avant de se retrancher à Bossangoa ». Il appelle au calme et invite la population à vaquer librement à ses occupations. Selon le gouvernement, il est inacceptable de mettre en péril ce grand rendez-vous (élections du 27 décembre 2020). « Toutes les dispositions sont prises pour parer à toutes velléités visant à créer des troubles dans le pays et perturber le processus électoral en cours » a fait savoir le communiqué.