La reprise des convois sur le corridor Bangui-Garoua Boulaï est mise à mal par les groupes armés. Le lundi 18 janvier 2021, un cortège de 30 véhicules en provenance du Cameroun a été attaqué par des hommes de la coalition des groupes armés. Le bilan, selon le syndicat des transporteurs, fait état d’un conducteur tué et de deux autres blessés.
Le convoi d’une trentaine de véhicules en provenance de Garoua-Boulaï au Cameroun a subi une attaque ce lundi 18 janvier 2021 à 30 kilomètres de Baboua, en territoire centrafricain. Suite à cette attaque, les camions bloqués dans cette ville ont été contraints de repartir à leur point de départ, de l’autre côté de la frontière en territoire camerounais.
Le syndicat, les conducteurs et propriétaires des camions se disent indignés suite à ces attaques. Par ailleurs, la deuxième vague de véhicules qui a quitté Bangui le dimanche 17 janvier 2021 pour le Cameroun est arrivée dans la ville de Bouar, à 450 kilomètres au Nord-ouest de la capitale. Les conducteurs comptent poursuivre le voyage à partir de ce mercredi 20 janvier.
Le collectif des conducteurs se dit également consterné du manque de coopération depuis 4 ans entre le Centre des opérations de la Mission de Sécurisation Routière (MSR1) et leur organisation. Cette situation n’a pas permis d’échanger sur les manquements et difficultés du côté des forces de la Minusca et des chauffeurs.
Conséquence, la sécurisation des convois n’est pas bien assurée, d’après les conducteurs. A titre d’exemple, les syndicalistes affirment que la Minusca avait promis un appui aérien. Cependant, l’hélicoptère n’a survolé le convoi qu’une seule fois pour enfin disparaître. Quelques heures après, le convoi a été attaqué.
Cette attaque vient fragiliser l’élan de reprise des échanges commerciaux entre le Cameroun et la République centrafricaine. Le corridor Bangui-Garoua Boulaï fermé à la circulation depuis la fin décembre 2020 en raison des menaces rebelles, a causé plusieurs pertes économiques à l’Etat centrafricain. Perte estimée à plusieurs milliards de francs CFA, selon le ministère centrafricain des finances. Le secteur social n’est pas à l’abri de cette paralysie. Les prix de denrées de première nécessité ont flambé sur les marchés de la capitale ainsi que plusieurs villes de l’intérieur du pays.