Quelques heures après la décision de la Cour constitutionnelle confirmant la réélection de Faustin-Archange Touadéra, les réactions n’ont pas tardé. Après Serge Ghislain Djorie et Christian Reboas, tous candidats à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020, plusieurs autres candidats et représentants des institutions internationales disent prendre acte de la décision de la Haute juridiction du pays.
Dans cette pluie de réactions, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), dit prendre acte de la confirmation de la réélection de Touadéra. Selon son président qui met en avant son caractère de démocrate, même si le processus était entaché d’irrégularités, il s’incline devant cette décision de la Cour constitutionnelle. Pour lui, l’heure est à la recherche de bonnes solutions pour une paix durable dans le pays.
« La Constitution de notre pays dit que lorsque vous allez aux élections, le juge final, c’est la Cour constitutionnelle. Nous avons fait ce recours et la Cour a donné son verdict. En tant que démocrate et républicain, nous respectons nos engagements et prenons acte des résultats publiés. Mais cela n’occulte pas le fait qu’il y ait une question de fond dans notre pays. Depuis 2005, nous observons que les processus électoraux sont entachés d’irrégularités » a fait savoir Martin Ziguélé, président du MLPC.
- Ziguélé profite de l’occasion pour attirer l’attention de tous les centrafricains car, selon lui, cette question est d’ordre national puisque 80% du territoire centrafricain est occupé par les groupes armés. De ce fait, il propose une offre politique pour trouver un remède efficace afin de répondre aux attentes et besoins de la population.
Une autre réaction, c’est celle du Parti africain pour la transformation radicale et l’intégration des Etats (PATRIE). Cette formation politique qui a aussi envoyé un candidat à la présidentielle, prend acte de la décision de la Cour constitutionnelle et félicite le président réélu.
« Devant le constat de l’épuisement des voies de recours prévues par la Constitution et le Code électoral, face au péril qui menace même l’existence de notre pays, le bureau politique estime closes, les contestations électorales et adresse ses félicitations au président Touadéra. Le PATRIE compte prendre toute sa place dans le débat démocratique et lance un vibrant appel à toutes les âmes de la République pour transformer notre pays » a lancé Benjamin Kaïgama, directeur national de campagne du PATRIE.
Alors que des félicitations fusent, la Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020) rejette la réélection du président sortant. Pour elle, cette réélection est entachée de nombreuses fraudes et irrégularités. Toutefois, cette plateforme n’exclue pas l’option d’une concertation avec les forces vives de la Nation.
Cette victoire est aussi saluée par de nombreux centrafricains de l’intérieur comme de l’extérieur du pays. Cependant, ces derniers expriment des attentes fortes qui vont être des défis pour le président réélu.
Puiseurs réactions également de la communauté internationale
La communauté internationale réagit elle aussi suite à la réélection de Faustin Archange TOUADERA. Dans des documents officiels, les Etats-Unis, La Russie, le G5+ et l’ONU, tous ont pris note de cette proclamation par la Cour Constitutionnelle et appellent au respect des institutions de la république.
Dans une déclaration conjointe, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, Smaïl Chergui, le Président de la CEEAC, Gilberto Da Piedade Veríssimo, et le Haut-Représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, ont appelé tous les acteurs concernés à respecter la décision de la Cour constitutionnelle et à réaffirmer leur engagement dans la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit en République centrafricaine. Ils rappellent aussi l’importance du dialogue dans la recherche de solutions durables pour la paix et la stabilité.
Les Etats-Unis à travers leur ambassade en RCA, ont aussi réagi. Le gouvernement américain appelle toutes les parties à respecter la décision de la Cour constitutionnelle et à soutenir les processus démocratiques en RCA. Ils appellent par la même occasion, les dirigeants politiques de la RCA à adhérer aux principes démocratiques, de bonne gouvernance et d’égalité de traitement pour tous devant la loi et à construire un gouvernement inclusif qui représente et sert tous les centrafricains.
La Russie de son coté, considère l’élection présidentielle organisée, comme une étape importante sur la voie d’un règlement rapide de la situation en RCA. Dans un message adressé par le biais de son ministère des affaires étrangères, la fédération de la Russie indique qu’elle est prête à « poursuivre l’interaction constructive avec la RCA dans le but de renforcer les relations d’amitié et de coopération traditionnelle entre nos pays, d’approfondir le partenariat Russo-centrafricain, mutuellement avantageux dans divers domaines ».