Le corridor qui relie la capitale centrafricaine à la ville camerounaise de Garoua-Boulaï est paralysé depuis plus d’un mois, suite à l’offensive des groupes armés dans plusieurs villes de province. Cette situation a causé le blocage à la frontière centrafricano-camerounaise, de plus de deux mille véhicules qui comptent ravitailler la République centrafricaine. Face à cette situation, les opérateurs économiques centrafricains appellent le gouvernement à tout mettre en œuvre pour la reprise de leurs activités.
Le tronçon Bangui-Garoua Boulaï est la principale voie d’échanges commerciaux entre la République centrafricaine et le Cameroun. Suite à l’offensive de la coalition de groupes armés, fin décembre 2020, ce corridor est paralysé depuis plus d’un mois. Pour le secteur de petites et moyennes entreprises qui dénonce cette situation, les commerçants et les transporteurs sont les principales victimes de cette crise.
Payant le lourd tribut, ces affairistes craignent la non-exploitation des taxes déjà versées à l’Etat centrafricain, au titre de l’année 2021. Selon les responsables, l’économie centrafricaine, face à cette paralysie, fonctionne au ralenti depuis plusieurs semaines et de milliers de personnes demeurent sans emploi. Cette situation impacte négativement le social. Ces hommes d’affaires déplorent une augmentation fulgurante des prix de produits sur les différents marchés et de multiples cas de chômages déjà enregistrés.
« Nous sommes déjà au mois de janvier. Nous avons fait des déclarations de patentes pour démarrer les activités commerciales, mais cela fait près de deux mois que plus de 1.000 véhicules sont bloqués sur l’axe Garoua-Boulaï. Là, les gens sont en chômage partiel. D’ici quelques jours, ils seront en chômage total. Je ne peux pas rester insensé face à cette situation » a fait savoir Jean Lebrun, président des petites et moyennes entreprises à la Chambre de commerce de Centrafrique.
Par ailleurs, les opérateurs économiques attendent du gouvernement centrafricain et des partenaires internationaux des mesures adéquates afin de sécuriser les convois des transporteurs pour le ravitaillement du pays.
« Présentement, il y a rareté de marchandises. Cependant, certains commerçants en profitent pour faire de la spéculation. Ce qui veut dire que les secteurs formel et informel n’arriveront plus à vivre c’est-à-dire, ils ne trouveront plus de marchandises pour vendre. Comment vont-ils survivre » a conclu Jean Lebrun.
Depuis presque deux mois, la principale voie de ravitaillement de Bangui ainsi que plusieurs villes de l’intérieur, le corridor Bangui-Garoua Boulaï est menacé par la coalition des groupes armés. Cette recrudescence de l’insécurité fait flamber les prix de marchandises et produits alimentaires dans le pays. Selon la douane centrafricaine, cette énième crise a déjà fait perdre à l’Etat plusieurs milliards de FCFA.