Alors que les centrafricains attendent de connaître le format du dialogue « républicain » annoncé par Faustin-Archange Touadera le 6 février 2021, la CEEAC multiplie des contacts pour la prochaine rencontre de Luanda en Angola prévu le 02 mars prochain. Ses émissaires ont rencontré le 8 février des membres de la CPC à Mondou dans le sud du Tchad. Une approche qui ne semble pas être appréciée par Bangui.
Quatre jours après les axes du dialogue tracés par le président Faustin Archange Touadera, annonçant que le dialogue avec les Forces vives de la Nation n’est pas une faiblesse, la CEEAC, une institution faisant partie intégrante des garants et facilitateurs de l’accord de paix, multiplie de son côté les contacts. Ses émissaires ont rencontré le mardi 08 février, des représentants de François Bozizé dans le sud du Tchad, à la frontière avec la RCA.
Cette rencontre inattendue et dévoilée plus tard, n’est pas du goût de Bangui. La cheffe de la diplomatie centrafricaine, Sylvie Baïpo Temon a dans un tweet, poussé le curseur allant jusqu’à parler de la nécessité de réforme de l’ONU.
« Trouver des solutions imposent d’avoir une ligne objective et cohérente. On ne peut pas faire et défaire à volonté, sauf si on souhaite faire du surplace », a martelé Mme Baïpo Témon depuis Kigali où elle est en visite officielle.
« Dire qu’en 100 jours, des vaillants soldats de l’APR (l’Armée Patriotique Rwandaise) ont mis fin au génocide. Mais en RCA, on limite les forces loyalistes pour éviter de mettre en exergue une responsabilité accablante en cas de nouvelle victoire par les fils et les filles du pays. L’ONU a remplacé la SDN (Société des Nations) qui n’avait pu éviter la seconde guerre mondiale. Ne serait-il pas temps de remplacer l’ONU qui peine à maintenir la paix au regard de la multiplication des conflits depuis sa création ? » s’interroge la ministre des affaires étrangères de la République Centrafricaine.
Ces questionnements viennent renforcer le doute non officiel de Bangui à aller à un dialogue dont les enjeux ne sont pas clairs. Cela se traduit par la marche observée dans la ville de Bangui au même moment où le président tend la main à un dialogue avec les forces vives de la Nation dont l’opposition démocratique.