Après deux mois de paralysie sur le corridor Bangui-Béloko, due au blocus imposé par les rebelles de la CPC, le trafic de marchandises reprend progressivement. Un premier convoi de véhicules en provenance du Cameroun a fait son entrée ce mardi 16 février 2021 à Bangui sous les applaudissements de la population. Ceci, grâce à la reprise des villes situées le long de ce tronçon par les forces gouvernementales et leurs alliés.
La première vague des convois qui a quitté Garoua-Boulaï à la frontière centrafricano-camerounaise pour Bangui, est arrivée ce mardi matin. Parti du Cameroun le vendredi 12 février, cette caravane d’une cinquantaine de véhicules est entrée dans la capitale centrafricaine sans incident majeur.
C’est en grande pompe que les habitants du Pk12 et des autres secteurs longeant les avenues du 15 mars et de l’Indépendance, ont salué l’arrivée de ce convoi escorté par des forces centrafricaines et russes. Le soulagement n’est pas seulement visible parmi la population, les conducteurs se disent eux-aussi soulagés après 2 mois de galère.
« Vraiment, c’est un grand plaisir pour nous. Nous avions passé 2 mois, garés sur place. Cette fois-ci, on a décidé de venir ravitailler nos parents qui meurent de faim. Au départ, on avait peur mais dès qu’on a pris la route, la crainte est partie et Dieu-merci, nous sommes arrivés sains et saufs. Nous n’avions rencontré aucune difficulté en route » a fait savoir un conducteur de camion.
Tout le long des avenues, la population applaudit la bravoure des Forces armées centrafricaines et leurs alliés. Le visage serré, la main sur la gâchette, le chef de mission félicite le courage de ses unités. Un pari gagné, selon lui.
Le convoi est arrivé à destination au Bureau d’affrètement routier centrafricain où il a été accueilli par les ministres Henri-Marie Dondra des Finances et Arnaud Djoubaye des Transports. Pour le gouvernement centrafricain, l’Etat peut désormais faire face à ses besoins régaliens et il n’y aura plus de rupture de convoi.
« Il n’y a plus de doute. Le gouvernement a su, avec l’appui de nos amis de la Russie, du Rwanda, les FACA et même la population centrafricaine, mettre la main sur cet engagement. Tout le monde s’est levé pour dire non. Il faut faire en sorte que le pays soit approvisionné. Aujourd’hui, il n’y a plus de doute, le ministère des finances aura des ressources nécessaires pour faire face aux dépenses régaliennes de notre pays » a affirmé Arnaud Djoubaye Abazène, ministre des Transports et de l’Aviation civile.
C’est la première fois depuis la reprise des hostilités sur le corridor Bangui-Béloko qu’un convoi de véhicules non-humanitaire emprunte cet axe de ravitaillement. Un autre groupe de camion a également fait son entrée dans la capitale en début d’après-midi.