Depuis plusieurs semaines, des inconnus sont abattus aux environs du cimetière de Ndrès, situé dans le 7ème arrondissement de Bangui. Les faits se produisent généralement aux heures tardives. Certains cadavres sont enterrés par des volontaires. Cependant, d’autres traînent encore au sol. Les habitants de Nguito se posent des questions quant à l’origine de ces assassinats nocturnes.
L’endroit où les corps jonchent encore le sol, est surnommé « couloir de la mort » par les habitants de Nguito. Sur le site, l’air est pollué, l’odeur nauséabonde. Avec une équipe de jeunes ouvriers du cimetière de Ndrès, l’équipe de Radio Ndeke Luka part à la découverte des corps sans vie qui traînent dans le coin. Il s’agit d’un sentier couvert de hautes herbes où les rares passants ont l’impression de vivre l’apocalypse.
Mise à part les bruits d’oiseaux et de pas, il y règne un silence de cimetière. La première découverte macabre, juste à l’entrée du sentier, c’est le corps d’homme d’une trentaine d’années, en état de décomposition avancée. Selon notre guide, c’est depuis plus d’une semaine que cet homme est abattu d’une balle dans la tête.
« C’est notre lieu de travail. Notre boulot consiste à mettre la propreté dans le cimetière et à bâtir de nouvelles tombes. On ne peut plus faire notre travail normalement parce que l’endroit est transformé en un abattoir et des cadavres traînent encore par là » a fait savoir un des fossoyeurs.
Les découvertes macabres ne cessent de nous surprendre. Quelques pas de plus, sous un acacia, un second cadavre. Puis un troisième à côté d’un poteau électrique. L’odeur est insupportable. Les habitants craignent pour leur santé.
« Ici on souffre. Il y a un cadavre qui traîne au croisement gap. L’homme abattu tenait en main un bidon de pétrole. Quand vous arrivez surplace, vous allez le constater. Son cadavre est en phase de décomposition. L’odeur envahit tout le quartier. On est vraiment exposé à des maladies » a déploré une habitante du coin.
Dieudonné Abdoulaye, chef de quartier Nguito 2 craint pour la santé de sa population.
« Les corps se décomposent et il y a des ossements humains qui traînent de part et d’autres. On craint que les eaux de pluies entraînent ces corps décomposés dans le fleuve. C’est très dangereux pour la population. Avec cette situation, on peut facilement contracter des maladies » s’est inquiété Dieudonné Abdoulaye, chef du quartier Nguito 2.
Face à ce désastre, des voix s’élèvent parmi les habitants de Nguito 2 et des environs. Qui est donc à l’origine de ces exécutions nocturnes ? Quelle est l’identité des personnes abattues ? A quand la fin de ces exécutions ? Unie dans la psychose, la population riveraine demande aux autorités du pays de leur venir en aide.