Soumis aux ordres des groupes armés depuis plusieurs années, les habitants de Batangafo, une des villes du Nord de la République centrafricaine (RCA), appellent le gouvernement à l’aide pour renouer avec la paix. Ceux-ci ont rapporté à Radio Ndeke-Luka que l’insécurité entretenue par les rebelles dans la région, a atteint son paroxysme.
La sous-préfecture de Batangafo, devenue récemment Chef-lieu de la préfecture de l’Ouham-Fafa, selon la nouvelle loi de la décentralisation, est loin d’offrir le minimum vital à sa population. En cause, l’insécurité entretenue par les groupes armés dont le principal est le MPC, Mouvement Patriotique pour le Centrafrique de Mahamat Alkatim.
Selon des sources locales, ces hommes armés ont pris la population en otage. Plusieurs personnes sont obligées de trouver refuge depuis 2013 sur les sites des déplacés et ne vivent que de l’assistance alimentaire des organisations non gouvernementales internationales. Cependant, cette assistance est loin de les satisfaire.
« La plupart des habitants sont encore sur les sites des déplacés par crainte des hommes armés dans la ville. Les braquages et agressions armées sont presque quotidiens ici » a témoigné à Radio Ndeke-Luka, un déplacé qui a passé plus de 7 ans sur le site à proximité de la base locale de la Minusca..
Ce problème d’insécurité impacte négativement les activités pédagogiques. Certains enseignants, qui sont affectés dans la région, refusent de regagner leur poste. Une situation qui inquiète les parents d’élèves.
« Les enfants ont envie d’aller à l’école. Mais les enseignants affectés dans la ville ne viennent pas prendre service. Du coup, ce sont les maitres parents qui font office d’encadreurs » a déploré un parent d’élèves.
Même si les casques bleus de la Minusca sont présents dans la ville, la population se dit toujours victime d’exactions des hommes armés qui règnent en maitres absolus dans la région. La population demande, à cet effet, au gouvernement de déployer des forces nationales dans la localité.
« Il n’y a aucune force régulière à Batangafo à part la Minusca. Si les Forces armées centrafricaines arrivent chez nous, les déplacés internes regagneront leurs domiciles mais nous craignons d’être harcelés » a fait savoir un autre déplacé.
L’insécurité galopante à Batangafo empêche la population à majorité cultivatrice de reprendre les campagnes agricoles pour le développement de la région.