A 72 heures des élections législatives, prévues le dimanche 14 mars 2021, la localité de Yalinga est plongée dans la psychose. Les combattants rebelles de la CPC ont annoncé aux habitants de cette sous-préfecture située à 170 km de Bria, de ne pas se rendre aux urnes sous peine de représailles. Information confirmée ce 11 mars à Radio Ndeke Luka par les autorités politiques de la Haute-Kotto.
C’est une réelle inquiétude exprimée diversement par autorités politiques, candidats aux législatives et habitants de Yalinga, une des sous-préfectures de la Haute-Kotto, devant la menace des hommes armés de boycotter les opérations électorales en cours. Joignant l’acte à la parole, ces deux derniers jours, ils ont tiré des coups de feu en l’air pour intimider les habitants afin que ces derniers ne se rendent aux urnes le 14 mars 2021.
Contacté ce jeudi par Radio Ndeke Luka, le Préfet de la Haute-Kotto, Thierry Evariste Binguinendji, a confirmé la nouvelle.
« C’est ce matin que le sous-préfet de Yalinga m’a appelé pour me dire que ces deux derniers jours, les hommes armés dans la ville font des tirs sporadiques au niveau du croisement. Aux dernières nouvelles, les rebelles de la CPC menacent d’amputer les bras et jambes de tous ceux qui iront voter dimanche à Yalinga » a fait savoir le Préfet.
Face à cette menace, poursuit Thierry Evariste Binguinendji, le bureau local de Minusca à Bria a été alerté en vue de parer à toute éventualité.
« J’ai remonté l’information au niveau du chef du bureau local de la Minusca. J’ai aussi informé ma hiérarchie directe à Bangui pour que des dispositions puissent être prises. Cela fait un bout de temps que je ne cesse d’alerter concernant les axes Ngrevada et Yalinga. Il y a une forte mobilisation des éléments de la CPC dans ces zones avec l’intention claire d’empêcher la tenue des élections législatives. Et si on ne fait pas attention, les populations de ces villes risqueraient de ne pas voter » s’alarme-t-il.
A propos de ces élections législatives, la Minusca réitère son engagement à assurer davantage la sécurité, le jour du vote le 14 mars.
« Des points sensibles ont été identifiés, je ne vais pas rentrer dans les détails pour des raisons sécuritaire et opérationnelle. Plus de 500 hommes supplémentaires ont été envoyés dans ces zones afin de densifier le réseau sécuritaire pour permettre la meilleure condition pour ses élections » a annoncé mercredi 10 mars le Lieutenant-colonel Abdel Aziz Fall, porte-parole des forces onusiennes.
Le premier tour des législatives le 27 décembre 2020, avait été fortement perturbé par les groupes armés réunis au sein de la CPC. Même si l’armée nationale et ses alliés reprennent les villes contrôlées avant par les rebelles, ces derniers sont encore dans la dynamique de boycotter ces opérations électorales.