Le procès Yekatom et Ngaïssona devant la Cour pénale internationale (CPI) reprend ce lundi 15 mars 2021 à La Haye. Ouvert depuis le 16 février dernier avec les déclarations d’ouverture, l’audience reprend ce jour avec la présentation des éléments de preuve et des témoins par l’accusation.

Selon le bureau local de la Cour pénale internationale à Bangui, l’audience reprend ce lundi 15 mars 2021 avec le témoignage d’un marchand musulman. Sa déposition se fera en langue nationale « sango » et avec des mesures de protection. Le témoignage va donc porter sur les attaques qui auraient été commis contre les civils de la communauté musulmane avant l’arrivée de la Séléka. Aussi, l’attaque présumée des Antibalaka du 05 décembre 2013 au quartier Boeing à Bangui, y compris le meurtre présumé de civils au marché, la destruction de la mosquée de la même localité, l’évacuation du témoin etc…

Alors que le procès reprend ce jour, le bureau du procureur indique que les enquêtes de la Cour vont au-delà des élections en République centrafricaine. Selon Amady Ba, directeur de la section coopération au bureau du procureur, le calendrier électoral ne peut suspendre les enquêtes de la CPI en Centrafrique. 

« Les enquêtes se poursuivent. Quelque soit la durée, les calendriers politiques et les appels à la paix et à la réconciliation, le bureau du procureur n’est pas un bureau politique. Donc, le calendrier constitutionnel électoral ne peut ni suspendre les enquêtes ni suspendre les poursuites. Ils ne peuvent en aucun cas empêcher le bureau du procureur de poursuivre son mandat » a fait savoir Amady Ba.

Lors de cette phase du procès, l’accusation présentera plus de 6.000 éléments de preuves et 150 témoins devant les juges. La défense de Alfred Yekatom Rombhot a décidé de faire ses déclarations d’ouverture au début de la présentation de ses preuves et de ses propres témoins. Ceci aura lieu après la présentation des preuves de l’accusation et des observations des victimes. Car n’ayant pas eu l’occasion de le faire à l’ouverture du procès. Cette reprise du procès intervient un mois après l’ouverture, le 16 février 2021, à La Haye  aux Pays-Bas.