Dans le but de garantir une transhumance apaisée et favoriser la libre circulation des éleveurs dans la Haute-Kotto, le service préfectoral de l’élevage a échangé le 10 mars 2021 à Bria avec les acteurs agropastoraux. Cette rencontre a mobilisé les représentants des agriculteurs, des éleveurs et des leaders communautaires.
En marge de cette rencontre, les échanges ont permis aux participants de solliciter du gouvernement la délimitation et la sécurisation des couloirs de transhumance, mais également de créer des postes de santé animale dans les zones frontalières avec le Soudan.
Les participants ont débattu, de long en large, des problèmes que rencontrent les éleveurs durant les périodes de conflits communautaires. Notamment, les récurrentes mésententes entre éleveurs et agriculteurs. Du côté des autorités préfectorales, elles déplorent le non respect des couloirs de transhumance par les éleveurs suite à ces difficultés.
« Les transhumants ne respectent plus ces couloirs. Parce que, les groupes de bandits savent que qu’en empruntant ces axes, ils peuvent mettre la main sur ces éleveurs et récupérer leurs bœufs, ce qui fait qu’ils changent souvent de trajectoire. Chose qui complique le suivi des couloirs de transhumance » a déploré Philippe Adoum, chef de service préfectoral de l’élevage de Bria.
Pour mettre fin à cette difficile cohabitation entre éleveurs et agriculteurs, les participants à cette rencontre ont formulé quelques recommandations à l’endroit du gouvernement qui, selon eux, a sa part de responsabilité.
« Le gouvernement doit délimiter les couloirs de transhumance dans la Haute-Kotto pour éviter les conflits entre les agriculteurs et les éleveurs, en traçant les circuits pour que les éleveurs sachent concrètement là où ils doivent passer afin de respecter les biens d’autrui. Le gouvernement doit également sécuriser les frontières entre les Etats » a suggéré René Valentin Samba, représentant des agriculteurs.
Les éleveurs de leur coté, plaident pour le retour de la paix afin de vaquer librement à leurs occupations. Par ailleurs, ils appellent à la sécurisation des couloirs ainsi que la vaccination de leurs bêtes.
« Aujourd’hui les éleveurs ont de sérieuses difficultés, parce qu’ils ne peuvent pas aller loin paitre leurs bœufs. Ils ont peur d’être attaqués par des hommes armés. C’est pourquoi, ils préfèrent rester non loin des villes pour nourrir leurs bêtes. Malheureusement, cette situation crée des mésententes entre les agriculteurs et nous. Nous sollicitons aussi du gouvernement la vaccination de ces troupeaux » a fait savoir Amadou Abdoulaye, représentant des éleveurs.
Par la suite, ces recommandations ont été remises au service préfectoral de l’élevage pour être transférées au gouvernement et à ses partenaires. Cette rencontre s’est tenue dans un contexte sécuritaire difficile dû aux agitations des groupes armés suite aux offensives des Forces armées centrafricaines contre leurs positions à l’intérieur du pays.