Dans son adresse à la nation le jeudi 18 mars 2021, le Président Faustin Archange Touadéra a annoncé la tenue d’une vaste concertation nationale dans un bref délai. Cependant, le Chef de l’Etat écarte toujours toute idée de dialogue avec les groupes armés réunis au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).

Et si des voix notamment celles de l’opposition ne cessent de réclamer au régime au pouvoir la tenue d’une concertation des forces vives de la Nation, le président Touadera revient une fois de plus, annoncer sa volonté pour des pourparlers.

« Aujourd’hui, je viens vous annoncer que je lancerai, dans les plus prochains jours, de vastes concertations nationales en vue d’aboutir, tant soit peu, à une décrispation de la crise sécuritaire préoccupante de notre pays. Je voudrais bien laisser aux historiens, aux politologues, aux philosophes, aux anthropologues, aux sociologues et autres chercheurs, le soin de faire apparaître la réalité du passé politique de notre pays » a-t-il déclaré.

Dans ce message à la Nation, le Chef d’Etat centrafricain, a rappelé presque tous les dialogues organisés en Centrafrique mais sans que la paix ne soit retrouvée. Une manière pour le locataire du palais de la Renaissance de s’opposer à l’idée du partage des postes.

« Néanmoins, je voudrais rappeler à notre mémoire commune quelques accords de paix ou de cessez-le-feu qui, malheureusement, n’ont pas réussi à apporter les solutions escomptées aux différends centrafricains, souvent déclenchés pour des motifs fabriqués de toutes pièces. Ces nombreux accords, loin de régler la crise centrafricaine, ont plutôt été vus comme des tremplins pour accéder aux hautes fonctions de responsabilité de l’Etat ou au pillage des ressources du pays » a précisé Faustin Archange Touadera.

Pour le Président centrafricain, le dialogue annoncé sera exclusivement républicain dans le but de scruter toutes les pistes de sortie de crise.

« Ce dialogue républicain que je veux sincère, inclusif et constructif, permettra, je l’espère vivement, de mobiliser tous les segments de la société centrafricaine autour d’un agenda, pour la consolidation de la paix et de la sécurité, la stabilité politique et institutionnelle, la réconciliation nationale, l’appropriation et la bonne gestion de nos ressources naturelles, une gouvernance inclusive et démocratique ainsi que le développement », a martelé le Chef de l’Etat.

Sans nuancer ses propos, le président regrette que sa politique de la main tendue n’ait pas été comprise par certains. Pour lui, les opérations de la reconquête des villes occupées par les rebelles se poursuivront afin de restaurer l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national.