Après 48H de suspension, le procès de Alfred Yekatom Rombhot et Patrice Edouard Ngaissona devant la CPI reprend ce lundi 29 mars 2021. Il a été suspendu vendredi après l’audition du 4ème témoin présenté par l’accusation.
Le quatrième témoin s’est exprimé durant toute l’audience. Il s’agit d’une personne ressource de faits et non un expert. Son code est P-1847, un homme qui a volontairement accepté de témoigner mais avec le visage flouté et la voix broyée.
Ce témoin de l’accusation a présenté quelques faits historiques sur l’origine du mouvement Anti-Balaka, la coordination des éléments Facas et Anti-Balakas à la mi-2013, la présence des miliciens Anti-Balaka à Bossangoa et Beloko avant la date du 5 décembre et la structure du mouvement Anti-Balaka.
Durant la déposition du témoin, le procureur adjoint Van der Puye lui a posé plusieurs questions afin de comprendre l’origine de la crise de 2013, l’émergence des Anti-Balaka, la planification des différentes attaques, les différents acteurs impliqués y compris Alfred Yekatom Rombhot et Patrice Edouard Ngaissona.
Le procureur adjoint a entre autres abordé le meeting du président François Bozizé au centre ville mi-mars 2013, la création des antennes de renseignement dans les arrondissements de Bangui à l’exemple de Kokora par le régime à l’époque, pour démasquer les éléments Séléka qui avaient infiltré la capitale Bangui début mars 2013.
Le procureur Van der Puye a également posé des questions de savoir qui sont Zama Javon Papa et David Gbanga ? Y a-t-il des liens entre ces personnalités et l’ancien président François Bozizé ? Connaissent-ils les accusés Alfred Yekatom Rombhot et Patrice Edouard Ngaissona ?
Le témoin P-1847 de sa voix trafiquée a apporté des éléments de précisions en ces termes: « Zama Javon Papa, dit-il, est l’ancien directeur de la presse présidentielle et David Gbanga était quant à lui directeur de la radio nationale. Ils animaient à tour de rôle des émissions sur les ondes de Radio Centrafrique pour faire l’éloge du régime et face à l’avancée de la Séléka, ils incitaient les miliciens Kokora à combattre la Séléka ».
Durant toute la journée, le procureur adjoint a abordé avec les témoins des points saignants pour rapprocher les accusés aux différents incidents qui ont conduit à la crise de 2013 et à l’émergence des Anti-Balaka.
L’audience reprend ce lundi 29 mars 2021 avec le contre-interrogatoire de la défense des accusés.