29 mars 1959- 29 mars 2021, voilà 62 ans jour pour jour que disparaissait Barthélémy Boganda. Président fondateur de la République centrafricaine, il a été annoncé mort dans un accident d’avion dans l’Ouest de Centrafrique. Barthélémy Boganda avait une vision panafricaniste de la sous-région d’Afrique centrale.
Né le 4 avril 1910 dans la localité de Bobangui dans le sud-est de l’Oubangui-Chari, Barthélémy Boganda est issue d’une famille modeste. Devenu orphelin, il sera recueilli par les missionnaires et deviendra en 1938, premier prêtre indigène ordonné d’Oubangui-Chari.
La carrière politique de l’homme démarre dans les années 40, notamment avec son élection en 1946 député au Palais Bourbon. Cela fait suite à la demande des instances métropolitaines françaises qui souhaitaient la représentation des colonies au Parlement dans le cadre de l’Union française.
Trois ans plus tard, c’est-à-dire en 1949, Boganda crée son parti politique, le MESAN, Mouvement pour l’Evolution sociale de l’Afrique Noire avec comme crédo « nourrir, vêtir, guérir, instruire, loger ». Très vite, Barthélémy Boganda va renoncer à l’état ecclésiastique. Il épouse en 1950 une française et se consacre davantage à une lutte politique pour l’autonomie de l’Oubangui-Chari au détriment de la France. L’homme commence à devenir gênant et inquiète l’ordre colonial établi.
En 1956, Barthélémy Boganda est élu Maire de la ville de Bangui et son parti le MESAN remporte la totalité des sièges à pourvoir aux élections territoriales en mars 1957. Il est devenu président de l’AEF, Afrique Equatoriale Française la même année. Audacieux, Boganda imagine la création des Etats-Unis de l’Afrique Latine au-delà de l’AEF, incluant l’Angola ou le Congo belge. Son ambition suscite peu d’engouement dans la sous-région, il se contentera alors de proclamer la République Centrafricaine pour le seul territoire de l’Oubangui-Chari.
Barthélémy Boganda meurt le 29 mars 1959 dans un accident d’avion dans l’Ouest de sa nouvelle République. L’AEF quant à elle, sera finalement dissoute le 1er avril 1959. La disparition de Boganda, à la veille des indépendances, crée un vide politique considérable, au point qu’il est toujours un référent obligé pour tout homme politique centrafricain et un monument pour la Nation.