Malgré la reprise effective de la circulation des camions de transports de marchandises sur l’axe Béloko, les prix des produits demeurent excessifs sur les marchés. A titre d’illustration, les prix des matériaux de construction sont toujours en hausse. Commerçants, transporteurs et gouvernants rejettent la responsabilité de cette spéculation alors que les consommateurs eux, s’en plaignent.
Près de deux mois après la reprise normale des activités sur le corridor Bangui-Béloko, les centrafricains ne comprennent pas pourquoi, les prix de marchandises importées ne connaissent une baisse. A titre d’illustration, un sac de ciment qui coûtait 8.000 francs CFA, se vend désormais à 13.000F. Plusieurs dépôts de ciment sont quasi-vides. Pour ceux qui disposent encore d’un petit stock, la hausse est due à la rareté de ces matériaux et aux difficultés dans le circuit de ravitaillement.
« Les soldats russes ne escortent qu’au maximum dix véhicules qui, trop souvent, ne transportent pas assez de marchandises. Les conducteurs, quant à eux, en profitent pour faire de la spéculation. Nous les revendeurs, sommes obligés d’y ajouter quelque chose pour avoir un peu de bénéfice » a affirmé un revendeur de ciment rencontré par Radio Ndeke Luka devant le Bureau d’affrètement routier centrafricain (BARC).
Répondant à la question de spéculation, certains commerçants incombent la responsabilité aux agents de la douane qui, selon eux, sont à l’origine de cette hausse des prix en raison des taxes supplémentaires qu’ils imposent aux revendeurs. Cependant à la direction générale des douanes, l’on fait savoir que les taxes douanières sur les différents produits, notamment, le ciment n’ont pas été revues à la hausse. Pour les responsables, les revendeurs sont bel et bien les auteurs de cette spéculation.
« Nos importations ont baissé de tiers. Lorsqu’il y a rareté de produits sur le marché, les spéculations surgissent. C’est la principale cause. Les douanes centrafricaines n’ont jamais augmenté les taxes. C’est faux, ce que certains commerçants avancent comme raison » a fait savoir Dieudonné Koyangbo, directeur général adjoint des douanes et droits indirects.
Une autre raison à l’origine de cette crise, selon ce responsable de la douane, c’est la réduction du nombre des véhicules qui desservent le corridor. Très peu de véhicules acheminent de marchandises vers la RCA, ce qui fait que la demande est supérieure à l’offre.
« Avant cette crise, le flux était assez important. On recevait en moyenne, 03 convois de 50 camions. Ce qui fait qu’au bout du mois, on peut se retrouver avec 400 ou 500 camions à traiter. Aujourd’hui après la crise avec la réouverture du corridor, nous ne recevons que 2 à 3 convois de 15 camions à raison d’une centaine de véhicules le mois » a conclu Dieudonné Koyangbo.
Depuis le déclenchement de la dernière crise sécuritaire en République centrafricaine, les prix de produits importés ont connu une augmentation vertigineuse. Certains centrafricains pointent du doigt le ministère du Commerce qui, selon eux, ne fait pas son travail pour faire respecter le barème des prix sur le marché.